Situation sociale au SENEGAL : « je veux des moyens de subsistance » ainsi s’exprimait feu Samba SY
Après le meurtre de M. Samba Sy, un ancien géomètre tué dans l’enceinte de la gare de Tambacounda, nous avions publié un article en hommage à lui et à tous les infatigables fonctionnaires qui ont sacrifié leur vie à leur nation. La victime, plus de 60 ans, qui habiterait Dakar, selon nos sources, plus précisément, à Guediawaye, au quartier Cheikh Wade avait été mort battu par un individu, qui a tenté de lui couper aussi la tête. Samba Sy, de son nom, était un malade mental qui transitait dans toutes les gares « C’est un fou qui transitait dans toutes les gares, de Kidira à Dakar. Il passait la nuit dans les gares.» A la suite de cet article, un de ses amis nous contacta pour nous raconter une petite anecdote sur les causeries fréquentes qu’il avait avec M. SY. Il était d’abord surpris de savoir que son ami était en fait un ancien fonctionnaire. « A chaque que je le voyais, j’immobilisais mon véhicule et on discutait de tout et de rien. Mais ce qui m’a le plus marqué en lui, était qu’à chaque fois que le voyais et que je lui demandais comment il se sentait, il me demandait toujours avec un brin d’ironie « je veux des moyens de subsistance ». Aujourd’hui encore quand je pense à lui c’est cette phrase qui me revient ». La subsistance c’est ce qui permet l’existence matérielle d’un individu, qu’il peut acquérir par le travail. On le dit et il est vrai qu’on devra se nourrir à la sueur de notre front, le travail étant ainsi une fatalité qu’on le veuille ou non. Mais l’homo sapiens-sapiens a su conférer au travail une valeur morale et philosophique qui on fait qu’il est aujourd’hui considéré, comme l’expression même de notre raison d’être. Cependant, les réalités socio-économiques, constituent parfois des facteurs qui remettent en cause les finalités du travail. « Je travaille, mais je n’y arrive pas » c’est le titre d’un documentaire dont le thème tout simple traite de la condition de certains travailleurs dans nos différentes sociétés que ça soit en Afrique ou en occident. Dans ce documentaire sur la situation des travailleurs, il a été mis en avant un exemple d’une famille qui ne vit que grâce au salaire d’une personne. En effet, la fille qui est employée par une société de communication ne peut à elle seule assurer sa commande du jour, alors le père et la mère, sont obligés de prendre une partie de la commande pour que leur fille ne perde pas l’emploi. En plus de cela les parents sont obligés de faire des boulots intermédiaires pour pouvoir assurer les nombreuses dépenses auxquelles ils font face à la fin du mois. Tout cela pour montrer les sacrifices consentis par cette famille et qui malgré tout n’y arrive pas ; ils ne peuvent pas économiser et pire sont endettés. La situation de cette jeune fille ressemble à celle de beaucoup d’autres jeunes qui se battent tous les jours pour s’entretenir et entretenir leurs parents avec un salaire insuffisant. Ceux-là se retrouvent presque sans le sous le 05 du mois. Que leur reste-t-il alors pour leur avenir et l’avenir de leurs enfants ? Ils sont fonctionnaires, ouvriers, journaliers, animateurs… Ils vivent dans la précarité et dans la peur. « C’est claire le destin des travailleurs pauvres est de devenir très pauvre » avait dit le sociologue jacques Cotta auteur de « 7 millions de travailleurs pauvres ». Parfois le couteau sous la gorge, on te fait accepter n’importe quoi et si tu n’es pas content il y en a dix qui attendent ta place.
En Afrique la situation est plus que catastrophique, des jeunes travailleurs ont souvent peur de la fin du mois, car ils n’arrivent pas à satisfaire la moitié de leurs besoins. Eux, vivent dans une très grande peur. Leur particularité est que, même s’ils sont des travailleurs très pauvres, ils sont riches des prières de leurs parents, ils sont riches de leurs bénédictions et sont riches de leur joie et de leur bonheur. « Je travaille, mais je suis pauvre » est un slogan, un cri du cœur, une occasion pour s’arrêter et réfléchir sur les finalités du travail. Même si Voltaire disait que « Le travail éloigne de nous trois grands maux : le vice, l’ennui et le besoin », il serait aujourd’hui intéressant de se demander si effectivement le travail nous éloigne du besoin. Le chef de l’Etat a décidé de faire de 2018 une année sociale, c’est bien, mais il doit d’abord combattre l’injustice sociale dont vive l’écrasante majorité des travailleurs. Des bourses de sécurité familiale c’est bien, mais relever ne niveau de vie des travailleurs, soutiens de famille est encore mieux. Aujourd’hui le front social est en ébullition et à juste titre tous sont à la recherche de moyens de subsistance pour ne pas vivre dans le « «gorgorlou » et dans le « Djafandu »
sunugox