SENEGAL : Projet de loi de finances 2018….

SENEGAL : Projet de loi de finances 2018

  1. 1. REPUBL IQUE DU SENEGAL Un Peuple – Un But – Une Foi MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU PLAN PROJET DE LOI DE FINANCES POUR L’ANNEE 2018 – 58 –
  2. 2. EXPOSE GENERAL DES MOTIFS – 58 –
  3. 3. 1 ère partie : LE SOCLE DU BUDGET 2018 Le budget 2018 repose sur des bases macroéconomiques saines tout en étant porté par une philosophie d’action entièrement dédiée au citoyen, ce qui se décline dans ses grandes masses. I. Le cadre macroéconomique : La mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE), a été profitable à l’économie sénégalaise avec la poursuite de l’exécution d’importants projets initiés par le Gouvernement. En effet, la consolidation des investissements publics, notamment, dans l’agriculture, les infrastructures et l’énergie, conjuguée à la relance des industries et aux performances des sous-secteurs de l’information et de la communication, du transport et des services financiers, ont concouru à la relance de la croissance économique. Avec le PSE, de grands projets structurants ont vu le jour, dont un nouveau pôle urbain à 30 Km de Dakar, le prolongement de l’autoroute à péage jusqu’à l’aéroport international Blaise DIAGNE, une deuxième autoroute à péage en construction, un nouvel aéroport en cours de finition à 50 km de Dakar, le lancement prochain d’une ligne de Train Express Régional reliant Dakar au futur aéroport, de même que trois nouvelles centrales solaires déjà opérationnelles et d’une capacité cumulée de 70 MW. C’est dire donc que le PSE a réussi à transformer l’économie sénégalaise, dotée aujourd’hui d’un excellent cadre macroéconomique caractérisé par une consolidation de la croissance économique, une maîtrise de l’inflation, une réduction continue des déficits publics et du compte courant, ainsi que par une dette soutenable. En effet, au titre de l’année 2017, le taux de croissance du PIB devrait s’établir au- dessus de 6% pour la troisième année consécutive, une première au Sénégal au cours des quarante dernières années. L’inflation serait modérée en 2017, à moins de 2%. Le déficit budgétaire devrait poursuivre sa tendance à la baisse pour s’établir à – 58 –
  4. 4. 3,7% du PIB en 2017. En revanche, le déficit du compte courant devrait s’aggraver légèrement, suite au renchérissement des produits pétroliers importés et à l’accroissement des importations de biens d’équipement qui accompagne celui des investissements. Mais au-delà de l’objectif d’émergence, l’ambition du Président de la République Macky SALL est surtout de réaliser une croissance de qualité, c’est-à-dire qui génère de l’emploi et des revenus, tout en favorisant un développement solidaire et inclusif : « le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous ». Aussi, l’année 2018 sera-t-elle particulièrement marquée par la consolidation des acquis, le renforcement des programmes sociaux et le lancement de nouvelles initiatives dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la formation professionnelle, de l’agriculture, de la pêche, de l’artisanat et du financement des PME/PMI, des femmes et des jeunes. Toutes ces nouvelles initiatives permettront d’amplifier la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. Globalement, pour l’année 2018, le dynamisme de l’économie sénégalaise devrait se renforcer avec un taux de croissance du PIB réel projeté à 7% contre 6,8% en 2017. Cette amélioration sera portée par le raffermissement des secteurs secondaire et tertiaire avec des hausses attendues respectivement à 7,4% et 7,0%. La gestion des finances publiques sera marquée par la poursuite de l’accroissement des recettes budgétaires, la maîtrise des dépenses de fonctionnement et l’amélioration de la qualité des dépenses d’investissement. Au total, en 2018, le déficit budgétaire devrait être réduit à 3,5% après 3,7% en 2017. Dans le même sillage, la situation des échanges avec le reste du monde devrait être caractérisée par une réduction progressive du ratio « déficit du compte des transactions courantes sur PIB », qui se situerait à 5%, à la faveur notamment du développement des exportations, en liaison avec la montée en puissance des secteurs moteurs d’exportations retenus dans le PSE. – 58 –
  5. 5. Au titre de l’endettement, la prudence et la politique de reprofilage visant à substituer les instruments de court terme par des instruments de long terme seront maintenues. Le recours aux ressources concessionnelles sera privilégié et les problèmes de trésorerie connus ces dernières années, imputables notamment au déséquilibre financier structurel du service public postal ainsi qu’au financement des retraites, devraient être complètement réglés. II. La philosophie générale : La loi de finances 2018 est le quatrième budget de mise en œuvre en année pleine du PSE. Il constitue un tournant car autant les lois de finances des années précédentes étaient portées par le souci de doter le Sénégal de la base productive sans laquelle aucun développement n’est possible, autant celle-ci érige en priorité l’amélioration du bien-être des citoyens. Toutefois, les fondamentaux de la politique budgétaire de l’Etat ne changent pas. Cette politique reste caractérisée par un effort d’investissement inégalé dans l’histoire du Sénégal, poursuivant trois objectifs majeurs : (i) rattraper le retard de notre pays dans la mise en place d’infrastructures structurantes (ii) renforcer le capital humain pour permettre au Sénégal de tirer pleinement profit du dividende démographique (iii) mettre à niveau l’appareil de sécurité et de défense nationales pour garantir la tranquillité de nos concitoyens dans un environnement géopolitique lourd de menaces. Un tel effort a pu être financé par une efficacité accrue du système fiscal et douanier, par le dynamisme de notre diplomatie économique et financière, ainsi que par les économies résultant de la rationalisation des dépenses budgétaires. Les résultats sont d’ores et déjà visibles, à travers la performance macroéconomique exceptionnelle que le Sénégal est en train d’accomplir, illustrée notamment par le relèvement du taux de croissance du PIB qui, pour la première fois dans l’histoire économique du pays, s’installe sur une tendance forte et durable : 6.3% en 2015, 6.5% en 2016, 6.8% attendu en 2017 et 7% projeté en 2018. – 58 –
  6. 6. Ce volontarisme budgétaire va désormais davantage se refléter au niveau microéconomique, à travers le renforcement des actions que mène l’Etat dans tous les secteurs socialement sensibles. En effet, après une première phase très active où les ressources publiques ont été surtout utilisées pour libérer le potentiel de l’économie nationale, stimuler les secteurs porteurs de croissance et, partant, accélérer la création de richesse, il s’ouvre à présent une seconde phase, de redistribution, qui doit permettre à nos concitoyens de profiter plus nettement des fruits de la croissance obtenue. Il faut cependant préciser que l’appétence pour le social est bien antérieure au budget 2018, comme en témoignent les mesures hardies mises en œuvre depuis l’accession de son Excellence Monsieur Macky SALL à la magistrature suprême : gratuité de l’hémodialyse pour les insuffisants rénaux, baisse substantielle des impôts sur le revenu et sur l’accès à la propriété foncière, bourses de sécurité familiale, couverture maladie universelle, carte d’égalité des chances, apurement progressif des rappels dus aux contractuels de l’Education, revalorisation salariale de certains corps de la fonction publique, etc. Cette dynamique va franchir un nouveau cap avec la loi de finances 2018 qui doit purement et simplement constituer le marqueur social du septennat, le budget qui exprime la plénitude des ambitions du Chef de l’Etat pour améliorer de manière significative le quotidien des Sénégalais. Il s’agit ni plus ni moins du budget le plus social de l’histoire du Sénégal : 330,5 milliards de FCFA de dépenses d’investissement et 95,5 milliards de FCFA de dépenses de fonctionnement, pour un cumul de 426 milliards, directement affectés à des priorités sociales. Car l’Etat entend promouvoir un modèle de protection dans lequel les prestations sont fournies aux individus qui en ont besoin, indépendamment de leur propre contribution au financement du système, conformément aux valeurs de solidarité et de partage qui cimentent la société sénégalaise. Mais au-delà, le choix fait par le Gouvernement s’explique moins par des considérations morales que par une rationalité économique se trouvant au cœur du PSE : pas d’émergence sans cohésion sociale, pas de cohésion sociale sans un Etat qui protège ses citoyens. – 58 –
  7. 7. Or l’Etat protecteur, c’est l’Etat qui combat les cinq grands maux que sont : o la précarité (celle qui affecte le chômeur mais aussi le travailleur aux revenus faibles ou aux droits bafoués) ; o l’insécurité (celle qui est générée par la délinquance mais aussi par les grands fléaux comme le terrorisme) ; o l’insalubrité (celle qui va du manque d’hygiène ordinaire jusqu’aux périls écologiques les plus graves) ; o la maladie (le pire ennemi du Budget : elle obère la productivité, et donc la sécrétion des ressources, tout en aspirant de plus en plus de dépenses, à travers la prise en charge des malades) ; o l’ignorance (qui n’est pas l’illettrisme mais le déficit de compétences techniques et sociales rendant un individu inapte à la création de valeur). L’Etat protecteur, c’est l’Etat qui prend soin du citoyen, de ses besoins élémentaires, qui le prépare pour les batailles du futur, qui offre à tous les mêmes chances de réussite. Le Président de la République Macky SALL a voulu, après les budgets de redressement de la période 2012-2014, les budgets de consolidation de la période 2015-2017, que le budget 2018 ouvre un nouveau cycle : celui de la protection. Mais loin de constituer un changement de paradigme, il faut plutôt voir dans cette volonté présidentielle l’impulsion d’un double mouvement : intensification et accélération. Car depuis 2012 déjà, l’Etat sénégalais est devenu un Etat qui s’évertue à protéger les sénégalais contre : § la précarité (65,5 milliards de FCFA dépensés en bourses de sécurité familiale ; augmentation de la quote-part de la CFCE affectée au financement de la formation professionnelle et technique qui passe de 5% à 50% ; 14,7 milliards de FCFA investis dans le Programme des Domaines Agricoles Communautaires ; 104,2 milliards de FCFA alloués aux divers programmes en faveur de l’emploi des jeunes et des femmes, etc.) ; § l’insécurité (augmentation du budget des forces de défense et de sécurité de 93% en 5 ans) ; – 58 –
  8. 8. § l’insalubrité (145 milliards de FCFA investis dans différents programmes en matière d’assainissement et de préservation d’un environnement sain) ; § la maladie (augmentation de 32,4% du budget de la santé et de la prévention, dont 32,3 milliards FCFA rien que pour la couverture maladie universelle) ; § l’ignorance (le montant total de l’effort budgétaire en direction des secteurs de l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur est passé de 157,5 milliards de FCFA en 2011 à 555,6 milliards FCFA en 2017). Le présent projet de loi de finances représente toutefois une étape décisive dans le combat qui mène vers le bien-être de tous les sénégalais. Mais ce combat n’a de chances d’être remporté que si l’action budgétaire repose sur une stratégie bien articulée d’acquisition de ressources et de gestion des dépenses. III. Les chiffres clés : Le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2018 est arrêté à 3 709,10 milliards de FCFA, contre 3 360 milliards de FCFA pour la loi de finances initiale (LFI) 2017, soit une hausse de 349,2 milliards de FCFA en valeur absolue et 10,4% en valeur relative. Ces montants se répartissent entre le budget général (I.1) et les comptes spéciaux du Trésor (II.2). – 58 –
  9. 9. III.1. Le budget général de l’Etat : Le budget général pour l’année 2018 passe à 3597,8 milliards de FCFA, soit un accroissement en valeur relative de 10,8% ou en valeur absolue de 349,7 milliards de FCFA par rapport à la LFI 2017, dans laquelle le budget général était arrêté à 3248,1 milliards de FCFA. III.1.1. Les ressources : Elles sont composées des grandes masses suivantes : – recettes fiscales : 2211 milliards de FCFA, en hausse de 11,3% par rapport à la LFI 2017 ; – recettes non fiscales : 117 milliards de FCFA, enregistrant ainsi une hausse de 18,9 % par rapport à la LFI 2017 ; – autres ressources internes : 111,8 milliards de FCFA, en hausse de 14,1% par rapport à la LFI 2017 ; – ressources externes : 1158 milliards de FCFA, en hausse de 8,6% par rapport à la LFI 2017. III.1.2. Les charges : Les charges du budget général pour l’année 2018 se décomposent comme suit : – amortissement et charges de la dette publique (titre I) : 839,8 milliards de FCFA, contre 680 milliards de FCFA dans la LFI 2017, soit une progression de 23,5% ; – dépenses de personnel (titre II) : 633 milliards de FCFA, contre 586 milliards de FCFA dans la LFI 2017, soit une progression de 8% ; – dépenses de fonctionnement hors personnel : 785,5 milliards de FCFA, contre 756,9 milliards de FCFA dans la LFI 2017, soit une progression de 3,8% ; – 58 –
  10. 10. – dépenses en capital sur ressources internes : 822,5 milliards de FCFA, contre 788,2 milliards de FCFA dans la LFI 2017, soit une progression de 4,4% ; – dépenses en capital sur ressources externes : 517 milliards de FCFA, contre 437 milliards de FCFA dans la LFI 2017, soit une progression de 18,3 %. A l’intérieur des dépenses de fonctionnement hors personnel, on notera que : – celles exécutées par l’Etat central, correspondant au titre III du budget, s’élèvent à 321,7 milliards de FCFA, en baisse de 6,4% par rapport à 2017 ; – celles exécutées par les démembrements de l’Etat ainsi que les subventions à caractère social (titre IV du budget), s’élèvent à 463,8 milliards de FCFA, en hausse de 12,3 % par rapport à 2017 ; – Au sein des dépenses d’investissement également, il y’a lieu de distinguer : – les dépenses exécutées par l’Etat central (titre V) qui passent de 205,2 milliards FCFA à 317,2 milliards de FCFA (112 milliards de hausse en valeur absolue, 54,6% en valeur relative par rapport à la LFI 2017) ; – et les dépenses exécutées par des démembrements de l’Etat ainsi que les subventions qui représentent, du point de vue de leur nature économique, un investissement (titre VI) : celles-ci passent de 583 milliards FCFA à 505,3 milliards de FCFA (77,7 milliards de baisse en valeur absolue, 13,3% en valeur relative par rapport à la LFI 2017). III.2. Les comptes spéciaux du Trésor : Les comptes spéciaux du Trésor (CST) sont projetés en ressources et en charges à 111,3 milliards de FCFA, contre 111,9 milliards de FCFA dans la LFI 2017, soit une baisse de 0,5 %. Ils sont composés des postes suivants, tous équilibrés en recettes et en dépenses : – 58 –
  11. 11. o comptes d’affectation spéciale : 96,1 milliards de FCFA ; o comptes de commerce : 0,2 milliard de FCFA ; o comptes de prêt : 13,8 milliards de FCFA ; o comptes d’avance : 0,8 milliard de FCFA ; o comptes de garantie et avals : 0,5 milliard de FCFA. – 58 –
  12. 12. Tableau n°1 : Présentation générale des ressources et des charges de la LFI 2018 en comparaison avec 2017 En milliards FCFA Ressources / Recettes LFi 2017 LFI 2018 Ecart % Dépenses / Charges LFi2017 2018 Ecart % Recettes budgétaires 2084,1 2328,0 243,9 11,7% Dette publique 680,0 839,8 159,8 23,5% recettes fiscales 1985,7 2211,0 225,3 11,3% intérêts 165,3 221,0 55,7 33,7% recettes non fiscales 98,4 117,0 18,6 18,9% Amortissements 514,7 618,8 104,1 20,2% Dons budgétaires 35,0 47,0 12,0 34,3% Masse salariale 586,0 633,0 47,0 8,0% Recettes exceptionnelles 63,0 64,8 1,8 2,9% Autres dépenses courantes 756,9 785,5 28,6 3,8% 0,0 biens et services 343,9 321,7 -22,2 -6,4% 0,0 transferts courants 413,0 463,8 50,8 12,3% dont PPTE IADM 63,0 64,8 1,8 2,9% Dépenses capitalress. internes 788,2 822,5 34,3 4,4% dont SWAPP 0,0 Exécutés par l’Etat 205,2 317,2 112,0 54,6% dont SONATEL 0,0 Transferts en capital 583,0 505,3 -77,7 -13,3% Remboursements prêts et avances 0,0 0,0 RESSOURCES INTERNES 2182,1 2439,8 257,7 11,8% DEPENSES INTERNES 2811,1 3080,8 269,7 9,6% Dons en capital 215,0 237,0 22,0 10,2% Tirages prêts projets 222,0 280,0 58,0 26,1% Dépenses capitalress. externes 437,0 517,0 80,0 18,3% Emprunts 629,0 641,0 12,0 1,9% RESSOURCES EXTERNES 1066,0 1158,0 92,0 8,6% RECETTES BUDGETGENERAL 3248,1 3597,80 349,7 10,8% DEPENSES BUDGETGENERAL 3248,1 3597,80 349,7 10,8% Comptesaffectation spéciale90,7 96,1 5,4 6,0% Comptes affectation spéciale 90,7 96,1 5,4 6,0% Compte de commerce 0,2 0,2 0,0 0,0% Compte de commerce 0,2 0,2 0,0 0,0% Compte de prêts 19,8 13,8 -6,0 -30,4% Compte de prêts 19,8 13,8 -6,0 -30,4% Compte d’avances 0,8 0,8 0,0 0,0% Compte d’avances 0,8 0,8 0,0 0,0% Compte de garantieset aval 0,5 0,5 0,0 0,0% Compte de garanties et aval 0,5 0,5 0,0 0,0% Recettes CST 111,9 111,3 -0,6 -0,5% Dépenses CST 111,9 111,3 -0,6 -0,5% RESSOURCESLOIDE FINANCES3360,0 3709,10 349,2 10,4% CHARGESLOI DE FINANCES 3360,0 3709,10 349,2 10,4% LFI 2018/LFI 2017LFI 2018/LFI 2017 – 58 –
  13. 13. 2 ème partie : LES MOYENS DU BUDGET 2018 La loi de finances 2018 met en œuvre une stratégie volontariste pour obtenir les ressources nécessaires à l’action publique, compte tenu de l’immensité des besoins auquel le pays doit faire face. I. Des moyens en constante progression : Comme dans tous les pays du monde, riches ou pauvres, ces moyens ne peuvent être que de deux ordres : des ressources internes et des ressources externes. Les ressources internes sont d’abord celles issues de la fiscalité, qu’il s’agisse de la fiscalité intérieure ou de la fiscalité de porte. En 2018, le système fiscal sénégalais continuera de faire preuve d’un grand dynamisme puisque les recettes s’établiront à 2 211 milliards de FCFA, en hausse de plus de 225 milliards en valeur absolue et de 11,3% en valeur relative par rapport à 2017. Ce dynamisme est porté par la modernisation des administrations fiscale et douanière, au sein desquelles l’utilisation des technologies numériques prend de plus en plus de place et dans toutes les procédures (assiette, liquidation, contrôle, recouvrement). Il s’agit d’une véritable transformation digitale des Impôts et de la Douane, les défis de l’économie moderne obligeant ces administrations à faire leur mue afin de pouvoir s’adapter à la sophistication de l’évasion fiscale et de la fraude douanière. Sont également classés parmi les ressources internes les dons budgétaires, qui vont augmenter de 12 milliards FCFA (34% par rapport à 2017), ainsi que les allègements de dettes issus des initiatives PPTE IADM, lesquels vont se situer à 64,8 milliards de FCFA contre 63 milliards FCFA dans la LFI 2017. Au titre des ressources externes, les dépenses en capital sur ressources extérieures s’établiront à 517 milliards de FCFA, en hausse de 80 milliards FCFA par rapport à 2017, et seront réparties entre : – 58 –
  14. 14. • 237 milliards FCFA de dons en capital, c’est-à-dire des projets et programmes de développement financés sous forme de subventions par les partenaires techniques et financiers (PTF) ; • 280 milliards FCFA de prêts projets (c’est-à-dire des projets et programmes d’investissements publics financés entièrement ou partiellement par des conventions de prêt signées avec les PTF). Le reste des ressources externes, s’élevant à 641 milliards de FCFA, représente le montant que le Gouvernement doit être autorisé par le Parlement à emprunter sur le marché pour financer le déficit budgétaire. – 58 –
  15. 15. II. Des moyens encore en deçà des besoins : Lorsque l’on prend le secteur de l’éducation, secteur absolument vital pour le présent et pour le futur du pays, les études ont montré que le Sénégal a besoin de 42 520 salles de classe supplémentaires au primaire s’il veut assurer la scolarisation universelle à l’horizon 2023. Or, le coût unitaire d’une salle de classe est, en moyenne, de 7 000 000 FCFA. Pour le cycle moyen secondaire, notre pays a besoin de 5487 salles de classe supplémentaires d’ici 2023 si nous voulons que les jeunes sénégalais qui sortent du primaire soient tous orientés au collège. Or, la construction d’un collège coûte au minimum 250 millions de FCFA. Si l’on prend le niveau supérieur, à supposer même que le problème des infrastructures physiques soit bientôt réglé grâce au programme de construction de nouvelles universités (Diamniadio, Kaolack, Sénégal oriental…) lancé par le Gouvernement, le Sénégal doit faire face à un défi de taille : 10 996 enseignants supplémentaires sont nécessaires d’ici 2023 si l’on veut que les futurs bacheliers sénégalais étudient dans des conditions conformes aux normes internationales (pour rappel, le ratio d’encadrement internationalement reconnu est d’un encadreur pour dix-neuf étudiants). Mais si ces effectifs devaient être recrutés, l’impact sur la masse salariale serait de 189 018 622 952 FCFA. En matière de santé, les besoins sont tout aussi immenses, tout en ayant une acuité particulière (car un individu peut vivre sans instruction mais pas sans santé). Une illustration simple : – en 2011, le Sénégal comptait 34 hôpitaux fonctionnels et 1257 postes de santé ; – grâce aux programmes en cours du Gouvernement, en 2023 le Sénégal sera doté de 6 hôpitaux et 414 centres de santé supplémentaires (soit au total : 42 hôpitaux fonctionnels et 1671 postes de santé) ; – 58 –
  16. 16. – malgré les programmes en cours, notre pays continuera d’accuser, en 2023, un déficit de 8 hôpitaux et 414 postes de santé pour fournir à la population une couverture sanitaire optimale. S’agissant du personnel médical, on aura besoin en 2023 de 526 médecins, 890 sages-femmes et 1616 infirmiers de plus, par rapport à la situation de référence de 2011, si l’on veut que le Sénégal respecte les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé. Mais le recrutement de ce personnel, rien qu’en termes de rémunération, coûterait 12 363 075 044 FCFA au Budget, compte non tenu des charges induites (car une hausse des effectifs entraîne mécaniquement une augmentation des dépenses de fonctionnement et même d’investissement des structures publiques). Le domaine de la sécurité intérieure est encore plus préoccupant : 13 083 policiers et 27 596 gendarmes manqueront au Sénégal en 2023 pour respecter les normes internationales qui sont de un policier pour mille habitants et un gendarme pour cinq cent habitants. Et le contexte sécuritaire interdit de considérer que le respect de telles normes soit un luxe réservé aux pays riches ; la délinquance et le terrorisme ne font pas de distinction entre les riches et les pauvres. Mais sachant que l’impact sur la masse salariale de ces effectifs supplémentaires serait de 154 992 838 032 FCFA (compte non tenu des charges d’habillement, d’alimentation, de déplacement, de gestion administrative, etc.), on voit tout de suite le niveau des contraintes qui pèse sur le Budget et à quel point les besoins auxquels l’Etat doit subvenir, aussi légitimes et essentiels soient-ils, doivent faire l’objet à la fois d’un fractionnement (on ne peut pas régler 100% des problèmes d’un secteur) et d’une hiérarchisation (on ne peut pas régler tous les problèmes de tous les secteurs en même temps). Et quand se superposent l’urgence sanitaire, l’urgence éducative, l’urgence sécuritaire, l’urgence environnementale, l’urgence alimentaire, et toute une autre panoplie de défis dont le défaut de prise en charge risque de provoquer le chaos social, l’Etat ne peut pas compter uniquement sur ses ressources internes, quel que soit le dynamisme de son système fiscal. Le recours à l’emprunt devient – 58 –
  17. 17. incontournable, tout le défi consistant à le faire dans des conditions qui ne compromettent pas l’avenir des futures générations. – 58 –
  18. 18. 3 ème partie : LES DEFIS DU BUDGET 2018 I. La maîtrise de la dette publique : La dette publique est l’instrument qui permet d’étaler sur une durée suffisamment longue le coût financier des besoins de l’Etat dont la prise en charge ne peut pas être différée. Les deux questions les plus importantes en matière de politique de dette sont : – est-ce que l’Etat possède un système fiscal suffisamment performant pour garantir le remboursement futur des capitaux empruntés ? – est-ce que l’Etat utilise les ressources empruntées dans des dépenses utiles et nécessaires, qui auront le maximum d’impact sur la richesse future de la Nation ? La réponse à la première question ne se discute plus : le système fiscal sénégalais, objectivement le plus performant de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a fini de faire ses preuves. Quant à la seconde question, la politique du Président Macky SALL a été plébiscitée depuis longtemps par les investisseurs (comme en témoigne le succès de la dernière émission d’eurobond) et la stratégie économique et sociale qui ressort du budget 2018 ne devrait faire que renforcer cette confiance. Car le sujet de la dette ne doit pas être abordé uniquement sous le prisme des chiffres ; l’analyse est plus éclairante lorsque l’on y intègre la question des finalités. Dans le budget 2018, le service de la dette représente un poste important parmi les dépenses de l’Etat (correspondant au titre I dudit budget : « amortissement et charges de la dette publique »). En 2018, ce service s’établira à 839,8 milliards de FCFA, décomposé entre : – 618,8 milliards FCFA de remboursement de capital ; – 58 –
  19. 19. – et 221 milliards FCFA d’intérêts à payer. Ce montant est certes important, en hausse de 23,5% par rapport à 2017, mais il reste sous contrôle, comme le démontrent certains critères permettant d’apprécier la viabilité de la dette extérieure d’un pays (celle qui mérite le plus de surveillance, en raison notamment du risque de change). a. Taux d’accroissement annuel moyen. La politique de maîtrise de l’endettement initiée depuis 2012, a permis de décélérer le taux d’accroissement annuel moyen de la dette en le ramenant de 21,8%, sur la période 2007-2011 (post allègements et annulations PPTE et IADM), à 13,6% sur la période 2012-2017. b. Encours. Le stock de la dette publique totale est estimé à 5 827,36 milliards d’ici fin décembre 2017. Il est projeté à 6 420,65 milliards à fin 2018. Le taux de progression devrait être de 9,7% en 2017 et 10,18% en 2018. L’encours de la dette rapporté au PIB serait de 61,02% en 2017 et s’établirait à 61,44% à fin 2018, avant de connaître une baisse à partir de 2019. Ainsi, l’évolution des taux d’endettement, qui s’est inscrite dans une tendance haussière ces dernières années expliquée par les facteurs tenant au refinancement de la dette (lié aux endettements historiques) et au financement temporaire d’opérations de trésorerie spécifiques, va commencer à régresser pour atteindre 30,6% à l’horizon 2035. c. Service. Le service de la dette publique totale, qui a enregistré une forte progression entre 2006 et 2012 (passant de 13,5 à 34,8%, rapporté aux recettes budgétaires), s’est établi à 588,51 milliards pour l’année 2016 et à 732,49 milliards pour l’année 2017. Il représenterait, relativement aux recettes budgétaires, 28,43% en 2016 et 34,65% en 2017. Dans le projet de budget 2018, ce ratio s’établirait à 35,06%. d. Analyse de viabilité. Les dernières analyses de viabilité de la dette, réalisées par le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan et le Fonds monétaire international, attestent d’un profil de risque de surendettement faible. – 58 –
  20. 20. En effet, tous les seuils de viabilité correspondant à la catégorie de notre pays, décrits par le tableau ci-après, sont respectés : Tableau n°2 : Indicateurs et seuils de viabilité de la dette extérieure du Sénégal Indicateurs Seuils (en %) Performances du Sénégal (en %) Viabilité 2016 2017 Projections 2018 Valeur actuelle nette de la dette extérieure / PIB 50 31 38 39 Valeur actuelle nette de la dette extérieure / exportations biens et services 200 166 206 192 Valeur actuelle nette de la dette extérieure / Revenus budgétaires 300 133 172 157 Liquidité Service de la dette extérieure / exportations biens et services 25 12,3 15 16 Service de la dette extérieure / Revenus budgétaires 22 9,8 13 13 Le résultat est incontestable : le Sénégal demeure un actif sûr et c’est à la même conclusion qu’aboutissent les marchés qui financent une partie de notre stratégie de développement. Le risque faible de surendettement de notre pays résulte des progrès accomplis dans le renforcement des capacités du ministère chargé des finances avec la création d’une direction spécialisée dans la gestion de la dette publique, de même que la mise en place d’un Comité National de la Dette Publique. La première stratégie à moyen terme de gestion de la dette a été élaborée en 2012, laquelle recommande d’allonger l’échéance de la dette émise sur le marché régional — qui est assortie d’une échéance moyenne très courte — afin de minimiser les risques de refinancement, tout en préconisant de continuer à accorder la priorité au – 58 –
  21. 21. financement concessionnel pour minimiser les coûts d’emprunt. Le recours occasionnel aux emprunts non concessionnels serait consacré uniquement au financement du déficit budgétaire. La loi de finances 2018 a été conçue pour faire en sorte que le Sénégal conserve ses acquis en matière d’endettement, tout en se donnant les moyens de relever d’autres défis qui touchent plus directement la vie des citoyens. II. La construction d’une administration de développement : Le PSE est un référentiel de politique économique et sociale qui accorde une attention particulière à l’administration publique car c’est elle qui est chargée de traduire en actions concrètes les politiques ainsi que les projets qui structurent les trois axes du Plan. Mais une administration capable de porter un projet de développement, c’est d’abord un ensemble d’individus qui gagnent correctement leur vie et qui travaillent dans des conditions décentes. II.1. Grâce à une rémunération correcte : En 2018, la masse salariale est projetée à 633 milliards de FCFA. Dans la LFI 2017, elle se situait à 586 milliards. Elle augmente donc de 47 milliards en valeur absolue et 8% en valeur relative. C’est une progression importante voire spectaculaire mais c’est une progression qui s’explique par deux facteurs essentiels dans une société : le besoin de sécurité et la préoccupation de justice sociale. Le besoin de sécurité, c’est celui des citoyens sénégalais et des étrangers vivant au Sénégal, dont le confort psychologique est mis à mal par des événements nationaux (les crimes de sang et autres faits divers crapuleux dont l’amplitude médiatique diffuse un sentiment d’insécurité au sein de la population) et internationaux (les attentats terroristes dans les pays voisins, alors que personne n’ignore que le Sénégal fait partie des cibles privilégiées des réseaux djihadistes). – 58 –
  22. 22. L’une des missions fondamentales de l’Etat étant d’assurer la tranquillité publique, le Gouvernement se doit donc de renforcer l’appareil sécuritaire, afin de le hisser à la hauteur des menaces dans cet environnement particulièrement anxiogène. Il ne s’agit pas d’affichage aux seules fins de rassurer la population. Si le Sénégal est le seul pays considéré comme stratégique en Afrique de l’Ouest à n’avoir pas subi d’attentat terroriste, il ne le doit pas à la Providence mais à la qualité de son appareil sécuritaire, particulièrement des capacités de prévention et d’anticipation de celui-ci. L’expérience (y compris dans les pays occidentaux) ayant prouvé qu’il existe parfois des vases communicants entre la délinquance et le terrorisme, le Gouvernement a donc choisi de lutter sur ces deux fronts, raison pour laquelle le budget 2018 prévoit le recrutement de 3 990 agents supplémentaires des forces de défense et de sécurité. L’autre impératif qui se reflète dans la masse salariale, c’est la justice sociale. En effet, la décision annoncée par le Président de la République dans son discours à la Nation du 31 décembre 2015, d’intégrer chaque année dans cette masse salariale dix mille (10.000) professeurs et maîtres contractuels, constitue une mesure de haute justice sociale. C’est dans la même lignée que la loi de finances 2018 prévoit une enveloppe de 29,4 milliards de FCFA pour le paiement des rappels d’intégration, de validation et d’avancement des enseignants. Enfin, parmi les causes explicatives de l’augmentation de la masse salariale en 2018, figure la mise en œuvre de l’accord avec les syndicats de la Santé, portant sur la revalorisation des indemnités pour heures supplémentaires dites « heures de nuit ». D’ailleurs, toujours par souci de justice sociale, le Gouvernement a décidé d’étendre la même mesure aux forces de défense et de sécurité, de même qu’au secteur de la justice, dans la mesure où ces corps affrontent les mêmes sujétions vespérales que leurs homologues de la Santé. – 58 –
  23. 23. Malgré toutes ces mesures, l’Etat réussira en 2018 à maintenir le ratio masse salariale sur recettes fiscales sous la barre des 35% fixée par le Pacte de convergence, de stabilité et de solidarité de l’UEMOA. Ce ratio sera exactement de 29,1%. Cela étant, l’esprit de responsabilité exige de ne pas perdre de vue que la rémunération dans le secteur public est beaucoup plus importante que la masse salariale. En effet, cette dernière est un concept technique qui renvoie à l’ensemble des salaires et accessoires versés aux personnels qui sont liés à l’Etat par un contrat de travail en bonne et due forme, qu’il s’agisse d’un contrat de droit public (les fonctionnaires) ou de droit privé (les agents non fonctionnaires). La masse salariale correspond, en loi de finances, au titre II du budget de l’Etat. Mais l’Etat rémunère aussi d’autres travailleurs à qui il est lié non pas par des contrats de travail au sens strict du terme mais par des conventions (de droit privé) qui sont davantage proches, du point de vue de leur substance économique, de contrats de prestation de services. C’est la raison pour laquelle cette rémunération est codifiée budgétairement non pas au titre II « dépenses de personnel » mais au titre III « dépenses de fonctionnement ». Il s’agit notamment des professeurs et maîtres contractuels, dont la rémunération globale en 2018 atteindra 67,3 milliards de FCFA. Le secteur de l’éducation n’est pas le seul d’ailleurs à employer des contractuels pour pallier les déficits d’agents de la fonction publique : ils sont aussi très fréquents dans la Santé et l’Environnement. A noter aussi que le titre III intègre la rémunération des membres des institutions de la République : Assemblée nationale, Haut Conseil des Collectivités territoriales et Conseil économique, social et environnemental, pour un montant de l’ordre de 15,8 milliards FCFA. De sorte qu’à l’intérieur du titre III, ce sont 98,2 milliards de FCFA qui seront consacrés en 2018 à payer des rémunérations. En outre, l’Etat verse aussi des sommes de nature similaire pour faire exécuter ses projets d’investissement. En effet, la construction d’un centre de santé, – 58 –
  24. 24. l’informatisation d’un service public ou l’aménagement d’un bassin agricole sont des activités qui peuvent parfois mobiliser, à côté des agents de la Fonction publique dont c’est la mission, des effectifs complémentaires que l’Etat est obligé de recruter pour les besoins du projet. C’est pourquoi, même les titres V et VI du budget contiennent des dépenses de rémunération à hauteur de, respectivement, 9,4 et 10,9 milliards de FCFA. D’un point de vue juridique, ce n’est pas une anomalie puisque ce sont des lignes de dépenses prévues par la Nomenclature Budgétaire de l’Etat (un projet d’investissement étant forcément mis en œuvre par des individus, il n’est pas incohérent que le budget d’investissement prévoit, dans les coûts du projet, la rémunération desdits individus). Mais en dehors de l’Etat, d’autres personnes publiques (agences, établissements publics, fonds autonomes, etc.) versent des salaires à leurs employés, lesquels ne sont pas classés dans le titre II du budget (réservé à l’Etat stricto sensu) mais au titre IV. Cette masse salariale du secteur parapublic est estimée à 108,8 milliards de FCFA pour 2018. Au total, hors du titre II, l’Etat et ses différents démembrements verseront en 2018 la somme globale de 227,3 milliards de FCFA de salaires, émoluments, indemnités et traitements divers. Ce qui porte la rémunération globale dans le secteur public à 960,4 milliards pour l’année 2018, soit 39% des recettes fiscales (bien loin cette fois du critère de convergence de l’UEMOA), compte non tenu de la masse salariale des collectivités territoriales. Ce chiffre est important et il interpelle tous les acteurs du dialogue social. Les facteurs qui le justifient sont connus (ils ont été expliqués plus haut) mais il n’en reste pas moins qu’un risque important en découle : celui d’un Etat qui consacre plus d’argent qu’il ne peut à verser des rémunérations, ce qui évince immanquablement du cadrage budgétaire de nombreuses autres dépenses bénéfiques pour la collectivité. Et cela pose un véritable problème d’équité entre les citoyens car sur treize millions de sénégalais, moins de deux cent mille consomment directement plus – 58 –
  25. 25. du tiers des recettes fiscales, tout en se partageant le reste des ressources publiques avec l’ensemble de leurs concitoyens. III.2. Grâce à des conditions de travail décentes : Le contenu du budget 2018 reflète cette ambition car les dépenses de fonctionnement du secteur public progressent de 28,6 milliards de FCFA (3,8% en valeur relative). C’est un chiffre non négligeable certes mais qui représente le prix à payer pour avoir des services publics de qualité et de bonnes conditions de travail pour les agents de l’Etat. En outre, la hausse du budget de fonctionnement des administrations publiques constitue une bonne nouvelle pour l’économie car derrière chaque dépense, derrière chaque achat public, se trouve un opérateur économique qui réalise un chiffre d’affaires (d’autant plus que l’expérience révèle que ce sont les dépenses de fonctionnement de l’Etat qui profitent le plus aux microentreprises ainsi qu’aux PME). Toutefois, cette augmentation n’est pas homogène car si les transferts courants, qui correspondent pour l’essentiel aux subventions en direction de certains groupes sociaux, ainsi qu’aux dépenses de fonctionnement des agences, établissements publics et autres entités publiques dotées de l’autonomie budgétaire, augmentent de 50,8 milliards (ou 12,3%), les dépenses des administrations centrales accusent elles une baisse de 22,2 milliards, équivalant à 6,4% en valeur relative. La hausse des transferts courants ne doit cependant pas faire perdre de vue la réalité suivante : le titre IV a été délesté de nombreux chapitres budgétaires qui n’étaient pas adossés à des services dotés de l’autonomie budgétaire. En cela, la loi de finances 2018 constitue le point de départ d’un travail de rationalisation très important et qui porte sur les crédits transférés (à ne pas confondre avec les dépenses de transfert, lesquelles renvoient à un autre concept technique). Dans la LFI 2017, le titre IV représente 54,5% des dépenses de fonctionnement hors personnel du secteur public, une proportion qui augmente en 2018, pour se situer à – 58 –
  26. 26. 59%. Ce qui localise le centre de gravité de l’appareil administratif non pas au niveau des structures centrales des ministères mais au sein des démembrements de l’Etat (agences, établissements publics, fonds autonomes, etc.). Cette forme d’organisation qui relève de la décentralisation technique ou fonctionnelle est à mettre sur le compte de la Nouvelle Gestion Publique (New Public Management), ce courant de pensée managériale promouvant l’utilisation des techniques de gestion privée à l’intérieur de la sphère publique, pour plus d’efficacité. Toutefois, l’examen du périmètre du titre IV a révélé qu’en l’espace d’une décennie, se sont accumulés en son sein des crédits qui ne sont pas affectés à des démembrements de l’Etat en tant que tels, c’est-à-dire des structures dotées d’une personnalité juridique propre ainsi que d’une autonomie budgétaire, même si elles restent soumises à la tutelle technique d’un ministère sectoriel ainsi qu’à la tutelle financière du ministère chargé des finances. En effet, la souplesse dans la mobilisation des crédits transférés (par le biais du mécanisme du compte de dépôt), a encouragé l’inscription de dépenses au titre IV alors même que leurs bénéficiaires étaient des services centraux, ce qui constitue une entorse à l’orthodoxie budgétaire. La présente loi de finances 2018 a donc été l’occasion d’un travail de ré-imputation consistant à rattacher les dépenses concernées du titre IV au titre III. Toutefois, pour éviter de remettre en cause les procédures de marchés en cours et gagées sur des ressources logées dans des comptes de dépôt, ce travail ne pourra être totalement finalisé qu’en 2019, au terme d’une nécessaire période de transition. Mais en dépit de cette démarche de prudence, ce sont environ 4 milliards de FCFA qui ont fait l’objet de ce changement de titre. Globalement, la hausse du titre IV est imputable à l’effort supplémentaire que l’Etat entend consentir à l’égard des universités, pour leur permettre d’équilibrer définitivement leurs comptes, des étudiants (5 milliards de plus pour les bourses nationales) mais aussi en direction de la santé des populations (5 milliards supplémentaires en faveur de la couverture maladie universelle). – 58 –
  27. 27. Parallèlement, quelque 11 milliards de FCFA sont venus grossir le titre III en provenance du titre VI « transferts en capital », conséquence de la poursuite de la rationalisation des dépenses d’investissement. L’explication est simple : le budget d’investissement de l’Etat du Sénégal contient des dépenses qui, du point de vue de leur nature intrinsèque, relèvent davantage du fonctionnement que de l’investissement en tant que tel. Ce phénomène, qui est autant lié à des facteurs techniques (notamment la définition même de l’investissement) que juridiques (c’est la Nomenclature Budgétaire de l’Etat, issue d’une directive communautaire, qui permet elle-même un tel classement), n’est pas étranger au manque d’efficacité qui était reproché à l’investissement public pendant des années (avec des montants dépensés considérables mais une croissance atone). Depuis 2014 donc, une inflexion de la politique budgétaire a permis de transférer vers le budget de fonctionnement (titres III et IV) des dépenses habituellement inscrites aux titres V et VI alors que leur nature réelle les fait plutôt relever du fonctionnement. Rien que la première année de ce processus, ce sont près de 40 milliards de FCFA qui avaient fait l’objet de reclassement. Néanmoins, le phénomène bureaucratique, encouragé par l’autonomie que possèdent les ministères sectoriels dans la préparation de leurs budgets, est tel qu’à chaque loi de finances, de nouvelles dépenses (certes en baisse constante) doivent être transférées vers des titres plus adéquats, d’où les 11 milliards ci-dessus. Ce problème sera définitivement réglé à partir de la loi de finances 2019 car le ministère des finances a lancé le chantier de la réforme de la Nomenclature Budgétaire de l’Etat avec l’objectif d’aboutir, avant le 31 mai 2018, à un cadre normatif permettant de mieux orienter les dépenses d’investissement vers la formation brute de capital fixe. Mais pour l’heure, s’agissant du budget 2018, la baisse de 22,2 milliards du titre III doit être amplifiée, en termes d’analyse, des 15 milliards issus des exercices de – 58 –
  28. 28. reclassement de dépenses. Autrement dit, les consommations du secteur public central vont en réalité baisser de 37,2 milliards entre 2017 et 2018, ce qui est le signe de la détermination de l’Etat à réduire son train de vie, afin de dégager de nouvelles marges à affecter aux priorités économiques et sociales de la Nation. – 58 –
  29. 29. III. L’amélioration de la condition économique et sociale des sénégalais : C’est l’autre grande ambition du budget 2018 et elle est principalement portée par la partie « investissement » de ce budget. Rappelons que : – les dépenses en capital sur ressources internes vont s’élever à 822,5 milliards de FCFA, contre 788,2 milliards de FCFA dans la LFI 2017, soit une progression de 4,4% ; – les dépenses en capital sur ressources externes : 517 milliards de FCFA, contre 437 milliards de FCFA dans la LFI 2017, soit une progression de 18,3%. Dans le détail, le budget d’investissement 2018 est composé de 658 projets distincts. Mais dans ce portefeuille, 590 (soit 90%) sont des projets en cours d’exécution et seulement 68 (soit 10%) des projets nouveaux. Cette répartition indique la cohérence qui doit exister entre le cycle de l’investissement public et le cycle démocratique. La bonne pratique républicaine consiste à éviter de lancer un grand nombre de nouveaux projets en fin de mandat, sachant que la plupart des investissements publics s’exécutent sur une durée pluriannuelle, sauf à préjuger du futur choix des électeurs. 2018 sera donc l’année de la finalisation des programmes et projets de développement qui avaient constitué, entre 2014 et 2015, la rampe de lancement du PSE. Conformément à la stratégie de reconquête de notre souveraineté budgétaire, le poids de l’Etat dans le financement des projets est déterminant : 483 projets (73% du portefeuille) sont financés à 100% par les ressources nationales, pour un montant de 646,8 milliards de FCFA ; 115 projets sont cofinancés avec les PTF (17% du portefeuille global) et dans ces projets, l’Etat apporte une contribution de 178,4 milliards. – 58 –
  30. 30. Le tableau ci-après indique les principaux projets publics de la gestion 2018 et l’enveloppe qui leur sera consacrée dans le budget. – 58 –
  31. 31. Tableau n°3 : Principaux projets et programmes du budget d’investissement 2018 N° Intitulé projet ou programme Montant en FCFA 15 PROGRAMME DES DOMAINES AGRICOLES COMMUNAUTAIRES (PRODAC) 12 500 000 000 16 PROGRAMME DE RENFORCEMENT DE LA PROTECTION ZOOSANITAIRE 1 124 000 000 17 PROJET D’APPUI AU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE LAITIERE (PRADELAIT) 1 363 528 000 18 PROGRAMME NATIONAL D’AUTONOMISATION EN MOUTONS DE TABASKI 500 000 000 19 PROGRAMME MOTORISATION PIROGUE 4 262 000 000 HYDRAULIQUE ET ASSAINISSEMENT 20 PROJET DE REALISATION D’INFRASTRUCTURES D’ADDUCTION D’EAU POTABLE EN MILIEU RURAL 8 000 000 000 21 DEPOLLUTION DE LA BAIE DE HANN 2 500 000 000 22 PROGRAMME DECENNAL DE LUTTE CONTRE LES INONDATIONS-PHASE D’URGENCE : VOLET GESTION DES EAUX PLUVIALES 3 000 000 000 23 PROJET D’ASSAINISSEMENT DES 10 VILLES 4 000 000 000 24 PROGRAMME D’URGENCE AEP DAKAR 1 500 000 000 25 APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE DE LA VILLE DE DAKAR (KMS3) 8 000 000 000 26 REALISATION D’UNE USINE DE DESSALEMENT EAU DE MER 3 000 000 000 27 PROJET DE PROTECTION DE LA « LANGUE DE BARBARIE » 2 000 000 000 28 PROJET D’ASSAINISSEMENT DES EAUX USEES DE MEDINA BAYE 1 000 000 000 SANTE ET PROTECTION SOCIALE 29 PROGRAMME NATIONALE DES BOURSES DE SECURITE FAMILIALE 40 000 000 000 30 CONSTRUCTION HOPITAL DALLAL JAMM 2 516 000 000 31 RENF DES MOY D’EVAC (VEDETTES, AMBUL) 2 000 000 000 32 CONSTRUCTION ET EQUIPEMENT DES CENTRES DE DIALYSE 1 250 000 000 33 CONSTRUCTION ET EQUIPEMENT HOPITAUX DE TOUBA, SEDHIOU, KEDOUGOU ET KAFFRINE 2 500 000 000 TOURISME ET CULTURE 34 PROJET DE MISE EN PLACE D’UN CREDIT HOTELIER 2 500 000 000 35 PROJET D’AMENAGEMENT DE ZONES TOURISTIQUES (ZONES TOURISTIQUES INTEGREES) 1 500 000 000 36 FONDS DE PROMOTION DE L’INDUSTRIE CINEMATOGRAPHIQUE ET AUDIOVISUELLE 1 750 000 000 37 PROJET DE REHABILITATION DES EDIFICES RELIGIEUX 5 000 000 000 ENTREPRENARIAT 38 FONDS NATION ENTREPRENARIAT RAPIDE 30 000 000 000 39 FONDS NATIONAL CREDIT FEMMES 1 000 000 000 40 FONDS NATIONAL DE PROMOTION DE L’ENTREPRENARIAT FEMININ 1 000 000 000 41 FONDS D’IMPULSION A LA MICRO-FINANCE 1 000 000 000 GOUVERNANCE LOCALE – 58 –
  32. 32. 42 F.E.C.L/EQUIPEMT COLL.LOCALES 22 290 000 000 N° Intitulé projet ou programme Montant en FCFA 43 PROJET DE DEVELOPPEMENT POLE CASAMANCE 2 500 000 000 44 PROJET D’APPUI AUX COMMUNES ET AUX AGGLOMERATIONS 2 500 000 000 45 PROMOVILLES 8 000 000 000 EDUCATION-FORMATION 46 PROJET MANUELS SCOLAIRES 2 300 000 000 47 PROJET AMELIORATION DE LA QUALITE ET DE L’EQUITE AU NIVEAU DE L’EDUCATION DE BASE (PAQEEB) 3 853 000 000 48 PROJET DE REMPLACEMENT DES ABRIS PROVISOIRES 3 700 000 000 49 CONSTRUCTION UNIVERSITE EL HADJI IBRAHIMA NIASSE DE KAOLACK REVOIR LE PLAN DE FINANCEMENT 5 000 000 000 50 CONSTRUCTION DE RESIDENCES UNIVERSITAIRES 13 000 000 000 51 UNIVERSITE AMADOU MOCTAR MBOW 13 556 000 000 DEFENSE ET SECURITE NATIONALE 52 EQUIPEMENT DEFENSE NATIONALE 9 988 513 000 53 EQUIPEMENT GENDARMERIE NATIONALE 6 994 257 000 54 SECURISATION DES EDIFICES PUBLICS POUR LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME 3 500 000 000 55 PROJET DE CREATION ET DE REHABILITATION ET D’EQUIPEMENT DE LA BRIDAGE NATIONALE DE SAPEURS POMPIERS 3 000 000 000 56 PROGRAMME DE RENFORCEMENT DE LA SECURITE URBAINE 6 374 000 000 57 PROGRAMME D’URGENCE DE MODERNISATION DES AXES ET TERRITOIRES FRONTALIERS -PUMA 3 500 000 000 58 PROGRAMME D’EQUIPEMENT DES FORCES DE POLICE 2 000 000 000 59 PROGRAMME DE CONSTRUCTION DE POSTES DE POLICE 1 000 000 000 60 ACQUISITION DE PATROUILLEUR POUR L’AGENCE NATIONALE DES AFFAIRES MARITIMES (ANAM) 5 577 388 000 – 58 –
  33. 33. Comparativement aux lois de finances initiales pour 2016 et 2017, les principaux flux de la présente loi de finances pour l’année 2018 sont décrits dans le tableau ci- après : Tableau n°4 : récapitulatif des LFI 2016, 2017 et 2018 En milliards FCFA – 58 – 2016 2017 2018 LFI LFI LFI Valeur % LF18/ LF17 TOTAL BUDGET 3 022,4 3 360,0 3 709,1 349,2 10,4% BUDGET GENERAL Ressources du budget général 2 924,6 3 248,1 3 597,8 349,7 10,8% Ressources int ernes dont : 2 490,6 2 811,1 3 080,8 269,7 9,6% Recettes ordinaires hors dons 1 834,0 2 084,1 2 328,0 243,9 11,7% Recettes exceptionnelles 63,7 63,0 64,8 1,8 2,9% Autres recettes 3,0 0,0 0,0 Emprunts 531,9 629,0 641,0 12,0 1,9% Dons budgétaires 58,0 35,0 47,0 12,0 34,3% Ressources ext ernes 434,0 437,0 517,0 80,0 18,3% Ressources affectées à l’investissement 434,0 437,0 517,0 80,0 18,3% 0,0 Charges du budget général 2 924,6 3 248,1 3 597,8 349,7 10,8% Dépenses ordinaires dont: 1 879,6 2 022,9 2 258,3 235,4 11,6% Dette publique 595,6 680,0 839,8 159,8 23,5% Traitements et salaires 538,2 586,0 633,0 47,0 8,0% Autres dépenses courantes 745,8 756,9 785,5 28,6 3,8% Dépenses d’investissement dont: 1 045,0 1 225,2 1 339,5 114,3 9,3% sur ressources internes 611,0 788,2 822,5 34,3 4,4% sur ressources externes 434,0 437,0 517,0 80,0 18,3% Solde du Budget général COMPTES SPECI AUX TRESOR Ressources 97,8 111,9 111,3 -0,5 -0,5% Charges 97,8 111,9 111,3 -0,5 -0,5% Solde des com pt es spéciaux 0,0 0,0 0,0 0,0 dont subvention aux prêts logement 6,0 6,0 -6,0 -100,0% ECARTS
  34. 34. EXPOSE DES MOTIFS PAR ARTICLE – 58 –
  35. 35. PREMIERE PARTIE : CONDITIONS GENERALES DE L’EQUILIBRE FINANCIER – 58 –
  36. 36. ARTICLE PREMIER : Contenu de la première partie de la loi de finances Cette première partie de la loi de finances autorise la perception des ressources publiques, fixe les plafonds des grandes catégories de dépenses et arrête les données générales de l’équilibre financier. TITRE I : DISPOSITIONS RELATIVES AUX RESSOURCES ET AUX CHARGES ARTICLE 2: Autorisation de perception et évaluation des ressources publiques Exposé des motifs Cet article autorise la perception annuelle des impôts, produits et revenus affectés à l’Etat conformément aux lois et règlements, en application des dispositions de l’article 6 de la loi organique relative aux lois de finances et de celles de la présente loi de finances. Un état des prévisions de recettes est annexé (I) à cette présente loi. Cet article évalue aussi les ressources de la présente loi sur la base, d’une part, des projections faites lors des campagnes des budgets économiques, et d’autre part, des projections révisées du programme économique et financier du mois de septembre 2017. Ainsi, les ressources de la présente loi de finances passent de 3360 milliards FCFA à 3709,1 milliards FCFA, soit une progression de 349,2 milliards FCFA en valeur absolue et 10,4% en valeur relative. Les ressources internes sont projetées à 2439,8 milliards en 2018 contre 2 182,1 milliards FCFA milliards en 2017 soit une hausse de 257,7 milliards FCFA. Les prévisions de ressources externes sont de 1158 milliards FCFA en 2018 contre 1 066 milliards FCFA en 2017 soit une croissance de 92 milliards FCFA en valeur absolue. – 58 –
  37. 37. Les prévisions de ressources des comptes spéciaux du Trésor, ont quant à elles diminué de 600 millions, passant de à 111,9 milliards FCFA à 111,3 milliards FCFA Texte de l’article : « I – L’Etat, les collectivités locales et les divers organismes sont habilités, pendant l’année 2018, à percevoir les impôts, produits et revenus qui leurs sont affectés, conformément aux lois et règlements en vigueur et aux dispositions de la présente loi de finances. II – Les ressources internes du Budget général sont évaluées dans la loi de finances pour l’année 2018, à la somme de 2 439.800.000.000 FCFA conformément à l’annexe I de la présente loi. III – Les ressources externes du Budget général sont évaluées dans la loi de finances pour l’année 2018, à la somme de 1 158.000.000.000 FCFA conformément à l’annexe I de la présente loi. IV – Les ressources des comptes spéciaux du Trésor sont évaluées à 111.300.000.000 FCFA conformément à l’annexe I de la présente loi. V – Les ressources totales de la loi de finances pour l’année 2018 sont ainsi prévues à 3 709.100.000.000 FCFA. » ARTICLE 3 : Evaluation des charges Exposé des motifs Cet article évalue le montant des charges imputables au Budget général par grandes catégories de dépenses à 3 597.800.000.000 FCFA et aux comptes spéciaux du Trésor à 111.300.000.000 FCFA. Comparativement à l’année 2017, ces charges progressent de 349,7 milliards FCFA en valeur absolue et 10,8% en valeur relative. Texte de l’article : – 58 –
  38. 38. « Les charges du Budget général sont évaluées dans la loi de finances pour l’année 2018, à la somme de 3 597.800.000.000 FCFA et celles des comptes spéciaux du Trésor à 111.300.000.000 FCFA conformément aux annexes 2 et 3 de la présente loi. » TITRE II : DISPOSITIONS RELATIVES A L’EQUILIBRE DES RESSOURCES ET DES CHARGES ARTICLE 4 : Equilibre général du Budget Exposé des motifs Cet article récapitule les ressources et les charges du Budget général et des comptes spéciaux du Trésor. En outre, le même article autorise le Président de la République à émettre des emprunts et à recevoir des dons afin d’assurer la trésorerie de l’Etat pour un montant global de 1 205.000.000.000 FCFA. Ce montant correspond au déficit budgétaire évalué à 367.000.000.000 FCFA et aux autres emprunts arrêtés à 274.000.000.000 FCFA augmenté du montant des ressources extérieures affectées à des dépenses d’investissement de 517.000.000.000 FCFA et des dons budgétaires de 47.000.000.000 FCFA. Par ailleurs, cet article autorise le Président de la République à recourir à différents instruments de gestion de la trésorerie. Texte de l’article – 58 –
  39. 39. « I – Pour l’année 2018, les ressources évaluées dans l’annexe I de la présente loi, les charges arrêtées aux annexes 2 et 3 ainsi que l’équilibre qui en résulte, sont présentées dans le tableau ci-après dénommé « tableau d’équilibre » : En milliards FCFA Ressources / Recettes LFI 2018 Dépenses / Charges LFI 2018 Recettes budgétaires 2328,0 Dette publique 839,8 recettes fiscales 2211,0 intérêts 221,0 recettes non fiscales 117,0 Amortissements 618,8 Dons budgétaires 47,0 Masse salariale 633,0 Recettes exceptionnelles 64,8 Autres dépenses courantes 785,5 dont PPTE IADM 64,8 Dépenses ordinaires 2258,3 Dépenses capitalress. internes 822,5 Exécutés par l’Etat 317,2 Transferts en capital 505,3 RESSOURCES INTERNES 2439,8 Dépenses capitalress. externes 517,0 Dons en capital 237,0 Dépenses d’investissement 1339,5 Tirages prêts projets 280,0 Emprunts 641,0 RESSOURCES EXTERNES 1158,0 RECETTES BUDGETGENERAL 3597,80 DEPENSES BUDGETGENERAL 3597,80 Comptes affectation spéciale 96,1 Comptes affectation spéciale 96,1 Compte de commerce 0,2 Compte de commerce 0,2 Compte de prêts 13,8 Compte de prêts 13,8 Compte d’avances 0,8 Compte d’avances 0,8 Compte de garanties et aval 0,5 Compte de garanties et aval 0,5 Recettes Comptes spéciaux du Trésor 111,3 Dépenses Comptes spéciaux du Trésor 111,3 RESSOURCES LOI DE FINANCES 3709,10 CHARGES LOI DE FINANCES 3709,10 II. – Pour l’année 2018, le Président de la République est autorisé à contracter des emprunts, à recevoir des dons au nom de l’Etat du Sénégal et à lever des ressources de trésorerie pour un montant total de 1.205.000.000.000 FCFA. Ces emprunts budgétaires et de trésorerie pourront être contractés soit sur le marché national, soit sur le marché extérieur auprès de pays ou organismes étrangers et – 58 –
  40. 40. auprès d’organismes internationaux, à des conditions fixées par décret ou par convention. – 58 –
  41. 41. DEUXIEME PARTIE : MOYENS DES SERVICES ET DISPOSITIONS DIVERSES – 58 –
  42. 42. ARTICLE PREMIER : Contenu de la première partie de la loi de finances Cette première partie de la loi de finances autorise la perception des ressources publiques, fixe les plafonds des grandes catégories de dépenses et arrête les données générales de l’équilibre financier. TITRE I : DISPOSITIONS RELATIVES AUX RESSOURCES ET AUX CHARGES ARTICLE 2: Autorisation de perception et évaluation des ressources publiques Exposé des motifs Cet article autorise la perception annuelle des impôts, produits et revenus affectés à l’Etat conformément aux lois et règlements, en application des dispositions de l’article 6 de la loi organique relative aux lois de finances et de celles de la présente loi de finances. Un état des prévisions de recettes est annexé (I) à cette présente loi. Cet article évalue aussi les ressources de la présente loi sur la base, d’une part, des projections faites lors des campagnes des budgets économiques, et d’autre part, des projections révisées du programme économique et financier du mois de septembre 2017. Ainsi, les ressources de la présente loi de finances passent de 3360 milliards FCFA à 3709,1 milliards FCFA, soit une progression de 349,2 milliards FCFA en valeur absolue et 10,4% en valeur relative. Les ressources internes sont projetées à 2439,8 milliards en 2018 contre 2 182,1 milliards FCFA milliards en 2017 soit une hausse de 257,7 milliards FCFA. Les prévisions de ressources externes sont de 1158 milliards FCFA en 2018 contre 1 066 milliards FCFA en 2017 soit une croissance de 92 milliards FCFA en valeur absolue. – 58 –
  43. 43. Les prévisions de ressources des comptes spéciaux du Trésor, ont quant à elles diminué de 600 millions, passant de à 111,9 milliards FCFA à 111,3 milliards FCFA Texte de l’article : « I – L’Etat, les collectivités locales et les divers organismes sont habilités, pendant l’année 2018, à percevoir les impôts, produits et revenus qui leurs sont affectés, conformément aux lois et règlements en vigueur et aux dispositions de la présente loi de finances. II – Les ressources internes du Budget général sont évaluées dans la loi de finances pour l’année 2018, à la somme de 2 439.800.000.000 FCFA conformément à l’annexe I de la présente loi. III – Les ressources externes du Budget général sont évaluées dans la loi de finances pour l’année 2018, à la somme de 1 158.000.000.000 FCFA conformément à l’annexe I de la présente loi. IV – Les ressources des comptes spéciaux du Trésor sont évaluées à 111.300.000.000 FCFA conformément à l’annexe I de la présente loi. V – Les ressources totales de la loi de finances pour l’année 2018 sont ainsi prévues à 3 709.100.000.000 FCFA. » ARTICLE 3 : Evaluation des charges Exposé des motifs Cet article évalue le montant des charges imputables au Budget général par grandes catégories de dépenses à 3 597.800.000.000 FCFA et aux comptes spéciaux du Trésor à 111.300.000.000 FCFA. Comparativement à l’année 2017, ces charges progressent de 349,7 milliards FCFA en valeur absolue et 10,8% en valeur relative. Texte de l’article : – 58 –
  44. 44. « Les charges du Budget général sont évaluées dans la loi de finances pour l’année 2018, à la somme de 3 597.800.000.000 FCFA et celles des comptes spéciaux du Trésor à 111.300.000.000 FCFA conformément aux annexes 2 et 3 de la présente loi. » TITRE II : DISPOSITIONS RELATIVES A L’EQUILIBRE DES RESSOURCES ET DES CHARGES ARTICLE 4 : Equilibre général du Budget Exposé des motifs Cet article récapitule les ressources et les charges du Budget général et des comptes spéciaux du Trésor. En outre, le même article autorise le Président de la République à émettre des emprunts et à recevoir des dons afin d’assurer la trésorerie de l’Etat pour un montant global de 1 205.000.000.000 FCFA. Ce montant correspond au déficit budgétaire évalué à 367.000.000.000 FCFA et aux autres emprunts arrêtés à 274.000.000.000 FCFA augmenté du montant des ressources extérieures affectées à des dépenses d’investissement de 517.000.000.000 FCFA et des dons budgétaires de 47.000.000.000 FCFA. Par ailleurs, cet article autorise le Président de la République à recourir à différents instruments de gestion de la trésorerie. Texte de l’article – 58 –
  45. 45. « I – Pour l’année 2018, les ressources évaluées dans l’annexe I de la présente loi, les charges arrêtées aux annexes 2 et 3 ainsi que l’équilibre qui en résulte, sont présentées dans le tableau ci-après dénommé « tableau d’équilibre » : En milliards FCFA Ressources / Recettes LFI 2018 Dépenses / Charges LFI 2018 Recettes budgétaires 2328,0 Dette publique 839,8 recettes fiscales 2211,0 intérêts 221,0 recettes non fiscales 117,0 Amortissements 618,8 Dons budgétaires 47,0 Masse salariale 633,0 Recettes exceptionnelles 64,8 Autres dépenses courantes 785,5 dont PPTE IADM 64,8 Dépenses ordinaires 2258,3 Dépenses capitalress. internes 822,5 Exécutés par l’Etat 317,2 Transferts en capital 505,3 RESSOURCES INTERNES 2439,8 Dépenses capitalress. externes 517,0 Dons en capital 237,0 Dépenses d’investissement 1339,5 Tirages prêts projets 280,0 Emprunts 641,0 RESSOURCES EXTERNES 1158,0 RECETTES BUDGETGENERAL 3597,80 DEPENSES BUDGETGENERAL 3597,80 Comptes affectation spéciale 96,1 Comptes affectation spéciale 96,1 Compte de commerce 0,2 Compte de commerce 0,2 Compte de prêts 13,8 Compte de prêts 13,8 Compte d’avances 0,8 Compte d’avances 0,8 Compte de garanties et aval 0,5 Compte de garanties et aval 0,5 Recettes Comptes spéciaux du Trésor 111,3 Dépenses Comptes spéciaux du Trésor 111,3 RESSOURCES LOI DE FINANCES 3709,10 CHARGES LOI DE FINANCES 3709,10 II. – Pour l’année 2018, le Président de la République est autorisé à contracter des emprunts, à recevoir des dons au nom de l’Etat du Sénégal et à lever des ressources de trésorerie pour un montant total de 1.205.000.000.000 FCFA. Ces emprunts budgétaires et de trésorerie pourront être contractés soit sur le marché national, soit sur le marché extérieur auprès de pays ou organismes étrangers et – 58 –
  46. 46. auprès d’organismes internationaux, à des conditions fixées par décret ou par convention. – 58 –
  47. 47. ARTICLE 5 : Contenu de la deuxième partie de la loi de finances Cette deuxième partie de la loi de finances comporte les moyens mis à la disposition des services de l’Etat par grandes catégories de dépenses et les dispositions diverses prévues aux articles premier, 2 et 3 de la loi organique n° 2001-09 du 15 octobre 2001 portant lois de finances. TITRE PREMIER : MOYENS DES SERVICES A – BUDGET GENERAL ARTICLE 6 : Services votés des dépenses ordinaires Exposé des motifs Cet article prévoit les services votés des dépenses ordinaires. Les éléments de comparaison entre les crédits ouverts dans la loi de finances initiale pour l’année 2017 et ceux prévus dans la présente loi de finances pour l’année 2018, au titre des services votés, sont fournis, en ce qui concerne les dépenses ordinaires : – par les annexes 2 et 3 de la présente loi ; – par des annexes contenues dans les « fascicules budgétaires » établies pour chaque institution et ministère, lesquels fascicules fournissent les explications des différences entre les services votés réévalués en 2018 et les allocations de la loi de finances pour 2017. Le montant des crédits applicables aux services votés des dépenses ordinaires est arrêté à 2 218.739.961.000 FCFA : Texte de l’article : « Le montant des crédits ouverts dans la loi de finances pour l’année 2018, au titre des services votés réévalués des dépenses ordinaires, est fixé à la somme de – 58 –
  48. 48. 2 218.739.961.000 FCFA conformément aux annexes 2 et 3 et selon la répartition par titre suivante : – Titre 1 Amortissement et charges de la dette publique 839 800 000 000 francs CFA – Titre 2 dépenses de personnel 633 000 000 000 francs CFA – Titre 3 dépenses de fonctionnement 302 039 358 000 francs CFA – Titre 4 transferts courants 443 900 603 000 francs CFA total 2 218 739 961 000 francs CFA ARTICLE 7 : Mesures nouvelles des dépenses ordinaires Exposé des motifs Cet article arrête les mesures nouvelles des dépenses ordinaires. La comparaison entre les crédits ouverts dans la loi de finances initiale pour l’année 2017 et ceux prévus par la présente loi de finances, au titre des dépenses ordinaires, est donnée aux annexes 2 et 3. Texte de l’article : « Les crédits ouverts au titre des mesures nouvelles des dépenses ordinaires sont fixés, dans la présente loi de finances pour l’année 2018, à un montant de 39 560 039 000 FCFA, ainsi répartis : – Titre 1 Amortissement et charges de la dette publique – francs CFA – Titre 2 dépenses de personnel – francs CFA – Titre 3 dépenses de fonctionnement 19 510 039 000 francs CFA – Titre 4 transferts courants 20 050 000 000 francs CFA total 39 560 039 000 francs CFA Ces crédits sont répartis par Pouvoir public et ministère conformément à l’annexe 3 de la présente loi.» – 58 –
  49. 49. ARTICLE 8 : Dépenses en capital Exposé des motifs Cet article évalue le montant du financement des investissements, dans la présente loi de finances pour l’année 2018 à 1 339.500.000.000 FCFA, composé : (i) des projets et actions financés entièrement par l’Etat pour un montant de 822.500.000.000 FCFA ; (ii) des investissements financés sur ressources extérieures pour un montant de 517.000.000.000 FCFA. Ce montant est réparti entre les investissements exécutés par l’Etat pour un montant de 688.000.000.000 FCFA et les transferts en capital pour un montant de 651.500.000.000 FCFA. Texte de l’article : « I – Il est ouvert pour l’année 2018, au titre des dépenses en capital du budget général, les crédits de paiement d’un montant de 1 339.500.000.000 FCFA ainsi répartis : – Titre 5: Investissement exécutés par l’Etat 688 000 000 000 – Titre 6: Tranfert en capital 651 500 000 000 II – Les prévisions de tirage (emprunts et subventions), pour l’année 2018, affectées à des dépenses en capital sur ressources extérieures, sont évaluées à 517.000.000.000 FCFA ainsi réparties : – Emprunt 280 000 000 000 francs CFA – Subvention 237 000 000 000 francs CFA B –COMPTES SPECIAUX DU TRESOR – 58 –
  50. 50. B-1 – COMPTES D’AFFECTATION SPECIALE ARTICLE 9 : Evaluation des charges, autorisation de report et de paiement de traitement ou d’indemnités sur les comptes d’affectation spéciale Exposé des motifs Cet article évalue pour l’année 2018, les charges des comptes d’affectation spéciale à un montant de 96.100.000.000 FCFA. Il autorise le paiement de traitement ou d’indemnités à des agents de l’Etat par imputation directe aux comptes d’affectation spéciale ci-après: – la Caisse d’Encouragement à la Pêche et aux Industries Annexes ; – le compte des Frais de Contrôle des Sociétés à Participation Publique. Il autorise le report du solde créditeur du compte spécial « Fonds National de Retraite » au 31 décembre 2018. Texte de l’article : « I.- Les charges des comptes d’affectation spéciale de la loi de finances pour l’année 2018 sont évaluées à 96.100.000.000 FCFA. II – Le paiement direct des indemnités et traitements dus au personnel qui concourt à la réalisation des objectifs des comptes d’affectation spéciale, est autorisé sur les comptes suivants : – Caisse d’encouragement à la pêche et industries annexes ; – Frais de contrôle des sociétés à participation publique. III – Les soldes de tous les comptes d’affectation spéciale, au 31 décembre 2018, ne seront pas reportés, à l’exception du solde créditeur du compte « Fonds national de Retraite.» – 58 –
  51. 51. B-2 – COMPTES DE COMMERCE ARTICLE 10 : Exposé des motifs Cet article arrête, le montant des charges des comptes de commerce et fixe le découvert du compte de commerce « Opérations à caractère industriel et commercial des armées », conformément aux dispositions de l’article 27 alinéa 1 er de la loi organique relative aux lois de finances. Texte de l’article : «I.- Les charges des comptes de commerce de la loi de finances pour l’année 2018 sont évaluées à 150.000.000 FCFA. II- Il est prévu, pour le compte de commerce « Opérations à caractère industriel et commercial des armées», un découvert fixé à un montant de 50 000 000 FCFA. » B-3 – COMPTES DE PRETS ARTICLE 11: Exposé des motifs Pour les comptes « Prêts à divers particuliers », des remboursements d’un montant de 13.750.000.000 FCFA sont projetés. Texte de l’article : « I – Les charges des comptes de prêts, dans la présente loi de finances pour l’année 2018, sont évaluées à 13.750.000.000 FCFA. II – Les plafonds des comptes de prêts sont ainsi répartis : – 58 –
  52. 52. – Prêts aux collectivités locales 800.000.000 FCFA ; – Prêts à divers organismes 850.000.000 FCFA ; – Prêts à divers particuliers 12.100.000.000 FCFA » B-4 – COMPTES D’AVANCES. ARTICLE 12: Exposé des motifs Cet article évalue le montant des charges des comptes d’avances consenties aux collectivités. Texte de l’article : « Les charges des comptes d’avances, dans la présente loi de finances pour l’année 2018, sont évaluées à 800.000.000 FCFA.» B-5– COMPTES DE GARANTIES ET AVALS. ARTICLE 13 : Exposé des motifs Cet article évalue le montant des charges des comptes d’avances consenties aux garanties et avals. Texte de l’article : « Les charges des comptes de garanties et avals, dans la présente loi de finances pour l’année 2018, sont évaluées à 500.000.000 FCFA.» TITRE II : DISPOSITIONS DIVERSES ARTICLE 14 : Taxes parafiscales Exposé des motifs – 58 –
  53. 53. Cet article énumère la liste complète des taxes parafiscales parmi les annexes explicatives qui doivent accompagner la loi de finances de l’année. Texte de l’article : « La perception des taxes parafiscales dont la liste figure en annexe 6, jointe à la présente loi continuera d’être opérée pendant l’année 2018. » ARTICLE 15 : Crédits évaluatifs Exposé des motifs Cet article autorise de manière limitative les dépenses auxquelles s’appliquent les crédits évaluatifs. Il s’agit de crédits qui peuvent faire l’objet d’exécution en cas de besoin, au-delà des dotations inscrites dans la présente loi, en application des dispositions de l’article 11 de la loi organique. Les crédits évaluatifs s’appliquent au service de la dette publique (charge des intérêts et remboursement des emprunts), aux frais de justice et aux réparations civiles, aux remboursements, aux dégrèvements et aux restitutions ainsi qu’aux dépenses imputables sur les chapitres dont l’énumération figure sur l’état annexé à la présente loi de finances. Texte de l’article : « Aux termes de l’article 11 de la loi organique relative aux lois de finances, la liste des chapitres dotés de crédits évaluatifs est donnée en annexe 7.» – 58 –
  54. 54. ARTICLE 16: Respect des règles organisant les dépenses publiques Exposé des motifs L’objet de cet article est de réaffirmer la règle de l’engagement préalable et le principe de l’existence préalable d’une autorisation financière suffisante avant tout acte engageant les finances publiques, posé par l’article 17 du Code des Obligations de l’Administration (COA) et d’en préciser le sens et le contenu, notamment en ce qui concerne les procédures de marchés publics. Texte de l’article : « Tout acte de dépenses qui engage les finances de l’Etat est subordonné à l’engagement préalable et à l’existence d’une couverture financière suffisante, dans le respect des règles organisant les dépenses publiques. Les modalités d’application des dispositions de cet alinéa, notamment le contenu de la notion de couverture financière et les conditions d’approbation des marchés publics, sont précisées par instruction du Ministre chargé des Finances. L’agent de l’Etat, qui viole ces dispositions, est puni des peines applicables par la Cour des comptes, sans préjudice d’autres sanctions administratives prévues par la réglementation. Par dérogation à l’alinéa 2 de l’article 17 du Code des Obligations de l’Administration, la personne qui conclut et exécute un contrat avec l’Administration sans s’assurer de l’existence de couverture financière suffisante, par la délivrance d’une attestation à cet effet, ou qui effectue des prestations pour le compte de l’Etat en violation manifeste des règles organisant les dépenses publiques, ne pourra obtenir le paiement de l’intégralité de sa créance. De même, lorsque des prestations ont été fournies à l’Administration en l’absence d’un marché public régulier, alors que l’application du Code des Marchés publics était requise, l’indemnité prévue à l’article 45 du Code des Obligations de – 58 –
  55. 55. l’Administration ne devra pas couvrir la totalité de la créance réclamée à titre de contrepartie. » ARTICLE 17: autorisation de régulation des dépenses Exposé des motifs Cet article a pour objet d’habiliter le Gouvernement, à procéder à une régulation des dépenses, en vue de définir des objectifs qui sont compatibles avec la situation financière de l’Etat. En d’autres termes, il donne la possibilité au Gouvernement de geler les crédits et de les débloquer en fonction de la situation financière. Les modalités d’application de ces opérations sont précisées par circulaire du Ministre chargé des Finances. Texte de l’article : « Le Président de la République est autorisé à opérer, par décret, des abattements sur les dotations applicables aux divers chapitres de crédits de fonctionnement et de dépenses en capital.» ARTICLE 18 : Centralisation des transferts dans le compte unique du Trésor Exposé des motifs de l’article: Les dispositions de cet article contribuent à améliorer la gestion de la trésorerie et à favoriser la stratégie de retour au Compte unique du Trésor préconisé par diverses études. Il s’agit, par ailleurs de compléter le dispositif, en vigueur, de centralisation de la trésorerie dans un compte unique ouvert au nom du Trésor dans les livres de la – 58 –
  56. 56. BCEAO, par un mécanisme de mise à disposition maîtrisée des subventions et autres concours du budget de l’Etat aux établissements publics, agences et autres entités publiques. La domiciliation de ces concours dans les livres du Trésor et sa mobilisation, de façon concertée, permet ainsi de ne plus entretenir inutilement une trésorerie publique oisive dans les banques tout en assurant aux entités bénéficiaires le financement correct et régulier de leurs opérations. Texte de l’article : « Les subventions, dons et autres concours financiers alloués par l’Etat aux établissements publics, agences et autres entités publiques similaires ou assimilés sont versés dans des comptes de dépôt ouverts au Trésor. La mobilisation des fonds, soit pour payer directement des tiers, soit pour alimenter des comptes ouverts au nom des dites entités dans les banques, est faite selon un planning arrêté en accord avec le Trésor. » Telle est l’économie du présent projet de loi. – 58 –
  57. 57. PROJET DE LOI – 58 –
  58. 58. ARTICLE PREMIER : Contenu de la première partie de la loi de finances Cette première partie de la loi de finances autorise la perception des ressources publiques, fixe les plafonds des grandes catégories de dépenses et arrête les données générales de l’équilibre financier. TITRE I : DISPOSITIONS RELATIVES AUX RESSOURCES ET AUX CHARGES ARTICLE 2: Autorisation de perception et évaluation des ressources publiques I – L’Etat, les collectivités locales et les divers organismes sont habilités, pendant l’année 2018, à percevoir les impôts, produits et revenus qui leurs sont affectés, conformément aux lois et règlements en vigueur et aux dispositions de la présente loi de finances. II – Les ressources internes du Budget général sont évaluées dans la loi de finances pour l’année 2018, à la somme de 2 439.800.000.000 FCFA conformément à l’annexe I de la présente loi. III – Les ressources externes du Budget général sont évaluées dans la loi de finances pour l’année 2018, à la somme de 1 158.000.000.000 FCFA conformément à l’annexe I de la présente loi. IV – Les ressources des comptes spéciaux du Trésor sont évaluées à 111.300.000.000 FCFA conformément à l’annexe I de la présente loi. V – Les ressources totales de la loi de finances pour l’année 2018 sont ainsi prévues à 3 709.100.000.000 FCFA. ARTICLE 3 : Evaluation des charges – 58 –
  59. 59. Les charges du Budget général sont évaluées dans la loi de finances pour l’année 2018, à la somme de 3 597.800.000.000 FCFA et celles des comptes spéciaux du Trésor à 111.300.000.000 FCFA conformément aux annexes 2 et 3 de la présente loi. – 58 –
  60. 60. TITRE II : DISPOSITIONS RELATIVES A L’EQUILIBRE DES RESSOURCES ET DES CHARGES ARTICLE 4 : Equilibre général du Budget I – Pour l’année 2018, les ressources évaluées dans l’annexe I de la présente loi, les charges arrêtées aux annexes 2 et 3 ainsi que l’équilibre qui en résulte, sont présentées dans le tableau ci-après dénommé « tableau d’équilibre: En milliards FCFA Ressources / Recettes LFI 2018 Dépenses / Charges LFI 2018 Recettes budgétaires 2328,0 Dette publique 839,8 recettes fiscales 2211,0 intérêts 221,0 recettes non fiscales 117,0 Amortissements 618,8 Dons budgétaires 47,0 Masse salariale 633,0 Recettes exceptionnelles 64,8 Autres dépenses courantes 785,5 dont PPTE IADM 64,8 Dépenses ordinaires 2258,3 Dépenses capital ress. internes 822,5 Exécutés par l’Etat 317,2 Transferts en capital 505,3 RESSOURCES INTERNES 2439,8 Dépenses capital ress. externes 517,0 Dons en capital 237,0 Dépenses d’investissement 1339,5 Tirages prêts projets 280,0 Emprunts 641,0 RESSOURCES EXTERNES 1158,0 RECETTES BUDGET GENERAL 3597,80 DEPENSES BUDGET GENERAL 3597,80 Comptes affectation spéciale 96,1 Comptes affectation spéciale 96,1 Compte de commerce 0,2 Compte de commerce 0,2 Compte de prêts 13,8 Compte de prêts 13,8 Compte d’avances 0,8 Compte d’avances 0,8 Compte de garanties et aval 0,5 Compte de garanties et aval 0,5 Recettes Comptes spéciaux du Trésor 111,3 Dépenses Comptes spéciaux du Trésor 111,3 RESSOURCES LOI DE FINANCES 3709,10 CHARGES LOI DE FINANCES 3709,10 II. – Pour l’année 2018, le Président de la République est autorisé à contracter des emprunts, à recevoir des dons au nom de l’Etat du Sénégal et à lever des – 58 –
  61. 61. ressources de trésorerie pour un montant total de 1.205.000.000.000 FCFA. Ces emprunts budgétaires et de trésorerie pourront être contractés soit sur le marché national, soit sur le marché extérieur auprès de pays ou organismes étrangers et auprès d’organismes internationaux, à des conditions fixées par décret ou par convention. – 58 –
  62. 62. ARTICLE 5 : Contenu de la deuxième partie de la loi de finances Cette deuxième partie de la loi de finances comporte les moyens mis à la disposition des services de l’Etat par grandes catégories de dépenses et les dispositions diverses prévues aux articles premier, 2 et 3 de la loi organique n° 2001-09 du 15 octobre 2001 portant lois de finances. ARTICLE 6 : Services votés des dépenses ordinaires Le montant des crédits ouverts dans la loi de finances pour l’année 2018, au titre des services votés réévalués des dépenses ordinaires, est fixé à la somme de 2 218.739.961.000 FCFA conformément aux annexes 2 et 3 et selon la répartition par titre suivante : – Titre 1 Amortissement et charges de la dette publique 839 800 000 000 francs CFA – Titre 2 dépenses de personnel 633 000 000 000 francs CFA – Titre 3 dépenses de fonctionnement 302 039 358 000 francs CFA – Titre 4 transferts courants 443 900 603 000 francs CFA total 2 218 739 961 000 francs CFA ARTICLE 7 : Mesures nouvelles des dépenses ordinaires Les crédits ouverts au titre des mesures nouvelles des dépenses ordinaires sont fixés, dans la présente loi de finances pour l’année 2018, à un montant de 39 560 039 000 FCFA, ainsi répartis : – Titre 1 Amortissement et charges de la dette publique – francs CFA – Titre 2 dépenses de personnel – francs CFA – Titre 3 dépenses de fonctionnement 19 510 039 000 francs CFA – Titre 4 transferts courants 20 050 000 000 francs CFA total 39 560 039 000 francs CFA Ces crédits sont répartis par Pouvoir public et ministère conformément à l’annexe 3 de la présente loi.» – 58 –
  63. 63. ARTICLE 8 : Dépenses en capital I – Il est ouvert pour l’année 2018, au titre des dépenses en capital du budget général, les crédits de paiement d’un montant de 1 339.500.000.000 FCFA ainsi répartis : – Titre 5: Investissement exécutés par l’Etat 688 000 000 000 – Titre 6: Tranfert en capital 651 500 000 000 II – Les prévisions de tirage (emprunts et subventions), pour l’année 2018, affectées à des dépenses en capital sur ressources extérieures, sont évaluées à 517.000.000.000 FCFA ainsi réparties : – Emprunt 280 000 000 000 francs CFA – Subvention 237 000 000 000 francs CFA ARTICLE 9 : Evaluation des charges, autorisation de report et de paiement de traitement ou d’indemnités sur les comptes d’affectation spéciale I.- Les charges des comptes d’affectation spéciale de la loi de finances pour l’année 2018 sont évaluées à 96.100.000.000 FCFA. II – Le paiement direct des indemnités et traitements dus au personnel qui concourt à la réalisation des objectifs des comptes d’affectation spéciale, est autorisé sur les comptes suivants : – Caisse d’encouragement à la pêche et industries annexes ; – Frais de contrôle des sociétés à participation publique. III – Les soldes de tous les comptes d’affectation spéciale, au 31 décembre 2018, ne seront pas reportés, à l’exception du solde créditeur du compte “Fonds national de Retraite”. – 58 –
  64. 64. ARTICLE 10 : Comptes de commerce I.- Les charges des comptes de commerce de la loi de finances pour l’année 2018 sont évaluées à 150.000.000 FCFA. II- Il est prévu, pour le compte de commerce « Opérations à caractère industriel et commercial des armées», un découvert fixé à un montant de 50 000 000 FCFA. ARTICLE 11: Comptes de prêts I – Les charges des comptes de prêts, dans la présente loi de finances pour l’année 2018, sont évaluées à 13.750.000.000 FCFA. II – Les plafonds des comptes de prêts sont ainsi répartis : – Prêts aux collectivités locales 800.000.000 FCFA ; – Prêts à divers organismes 850.000.000 FCFA ; – Prêts à divers particuliers 12.100.000.000 FCFA ARTICLE 12: Comptes d’avances Les charges des comptes d’avances, dans la présente loi de finances pour l’année 2018, sont évaluées à 800.000.000 FCFA. ARTICLE 13 : Comptes de garanties et avals Les charges des comptes de garanties et avals, dans la présente loi de finances pour l’année 2018, sont évaluées à 500.000.000 FCFA. ARTICLE 14 : Taxes parafiscales La perception des taxes parafiscales dont la liste figure en annexe 6, jointe à la présente loi continuera d’être opérée pendant l’année 2018. – 58 –
  65. 65. ARTICLE 15 : Crédits évaluatifs Aux termes de l’article 11 de la loi organique relative aux lois de finances, la liste des chapitres dotés de crédits évaluatifs est donnée en annexe 7. ARTICLE 16: Respect des règles organisant les dépenses publiques Tout acte de dépenses qui engage les finances de l’Etat est subordonné à l’engagement préalable et à l’existence d’une couverture financière suffisante, dans le respect des règles organisant les dépenses publiques. Les modalités d’application des dispositions de cet alinéa, notamment le contenu de la notion de couverture financière et les conditions d’approbation des marchés publics, sont précisées par instruction du Ministre chargé des Finances. L’agent de l’Etat, qui viole ces dispositions, est puni des peines applicables par la Cour des comptes, sans préjudice d’autres sanctions administratives prévues par la réglementation. Par dérogation à l’alinéa 2 de l’article 17 du Code des Obligations de l’Administration, la personne qui conclut et exécute un contrat avec l’Administration sans s’assurer de l’existence de couverture financière suffisante, par la délivrance d’une attestation à cet effet, ou qui effectue des prestations pour le compte de l’Etat en violation manifeste des règles organisant les dépenses publiques, ne pourra obtenir le paiement de l’intégralité de sa créance. De même, lorsque des prestations ont été fournies à l’Administration en l’absence d’un marché public régulier, alors que l’application du Code des Marchés publics était requise, l’indemnité prévue à l’article 45 du Code des Obligations de l’Administration ne devra pas couvrir la totalité de la créance réclamée à titre de contrepartie. – 58 –
  66. 66. ARTICLE 17: autorisation de régulation des dépenses Le Président de la République est autorisé à opérer, par décret, des abattements sur les dotations applicables aux divers chapitres de crédits de fonctionnement et de dépenses en capital. ARTICLE 18 : Centralisation des transferts dans le compte unique du Trésor Les subventions, dons et autres concours financiers alloués par l’Etat aux établissements publics, agences et autres entités publiques similaires ou assimilés sont versés dans des comptes de dépôt ouverts au Trésor. La mobilisation des fonds, soit pour payer directement des tiers, soit pour alimenter des comptes ouverts au nom des dites entités dans les banques, est faite selon un planning arrêté en accord avec le Trésor. Telle est l’économie du présent projet de loi. – 58 –
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