Un des moments forts de mon passage à Podor a été la visite de la boutique du Feu Vieux Maodo Diop d’où l’histoire du « Fayako » nous a été exposée par Mamadou Diop, fils du Vieux Maodo et le nouveau gardien de l’écomusée.
Situé sur le Quai Boubou Sall de Podor, l’écomusée du feu Maodo Diop est le fruit d’une collaboration entre l’association Podor rive gauche et les Podorois qui par leurs contributions ont aidé le vieux Maodo à remplir les étagères avec des objets que l’on pouvait acheter autrefois dans les quincailleries coloniales, ou des documents sur l’histoire du quai et sur le commerce fluvial. Il a été construit vers 1860 et comptait parmi les plus belles bâtisses du quai.
L’histoire du « Fayako » est associée avec l’ancien Bac qui desservait entre Podor et « Léxaiba » au début des années 60 à 70, nous raconte Mamadou Diop. Selon lui, l’effectivité du transport fluvial du bateau « Fayako » rebaptisé « Serigne Ndirir » faisant le transport en temps hivernal entre Saint-Louis, Rosso, Podor Kaedji, Matam et Bakel. Ces villes étaient les ports d’attaches à travers le fleuve Sénégal et en même temps un commerce lucratif (échanges commerciales à travers diverses marchandises toutes natures). En temps normale ou sèche, les transports fluviaux ne se militaient qu’entre Saint-Louis, Rosso et Podor. Vu le tirant d’eau qui était assez limité pour aller au-delà (vers le Mali).
Selon Mamadou Diop, « le ‘’Fayako’’ était attaché coté Mauritanien durant l’hivernage en 1971, mais fut percuté en pleine fouet par « Bouel Mogdad », laissant un trou dans le coque. Dans la même période un deuxième bateau l’a touché. Vers la fin de l’année, il a été remorqué pour réparation à Rosso.
Arrivé près de Dagana le bac sombra en menaçant d’amener avec lui le bateau qui servait de traction, les chaines furent coupées pour éviter le pire. Depuis lors, les deux rives sont en manque de moyens de transport lourds d’acheminement de voitures, de marchandises et de personnes », raconte le gardien de l’écomusée.
Mais avec les aléas du fleuve Sénégal ce coup dure affecta son trajectoire qui a permis d’ailleurs l’armateur Maodo Diop de saisir les autorités compétentes en l’occurrence son ministre de tutelle chargé des transports fluviaux. Le ministre de l’hydraulique de l’époque (le 12 décembre 1983). Relative au coupure sur le fleuve Sénégal qui faisait obstacle à toutes navires de naviguer.
Après le rappel à Dieu du Vieux Maodo, le bateau « Fayako ou Serigne Ndirir » qui a traversé des siècles et marqué des générations, a été vendu à la ferraille. Il laisse ainsi le quai de Podor orphelin. « Le jour où le bateau est vendu, tout le monde était mécontent et triste de voir le Fayako quitter le Podor pour être transformé en ferraille », a raconté Mamadou Diop sous un ton triste.
MSD
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