Sabodala : « Si la SGO avait formé au moins 100 jeunes par an, on serait aujourd’hui plus de 1500 jeunes de Kédougou bien qualifiés à avoir un travail décent dans l’usine » Conseil de la jeunesse
La dernière visite sur le terrain du médiateur de la République, M. Alioune Badara CISSE a fini de remettre à jour la douloureuse question de « l’injustice sociale », selon ses propres mots, qu’est entrain de vivre les populations de Kédougou en générale et ceux de l’axe Bembou-Sabodala, la fameuse route de l’Or, en particulier. On ne le dira jamais assez, l’état de cette route est « socialement injustifiable et moralement inacceptable ». Il est vrai qu’il appartient à l’Etat de développer la région de Kédougou mais vu l’énorme bénéfice « déclaré et non déclaré » que fait la Sabodala Gold Operation (SGO), «pour faire un goudron de 60 km, la SGO ne doit pas attendre l’Etat, d’autant plus que ce sont leurs camions qui polluent l’atmosphère et qui dégradent de plus en plus cette route et tous les villages longeant cette route sont devenus tous rouge de poussière. Ce ne sont pas eux les patrons de la SGO qui en souffrent, ils ne voyagent qu’en avion, mais c’est nous » nous a confié M. Dangnokho du conseil communal de la jeunesse de Sabodala. Et d’ajouter « le médiateur de la République, que nous remercions vivement, a bien raison, il ya des actes que posent la SGO qui sont moralement indéfendables ». Pour rappel la SGO fait en moyenne plus de 125 milliards de bénéfices par an, du moins officiellement et si l’on sait que 60 km de route coûterait environs que 10 milliards, la SGO n’a pas besoin d’attendre qui que se soit. L’autre « écœurante preuve » de l’injustice sociale que vivent les populations de Kédougou, « c’est le sous emploi des jeunes ». Ce point « avait été également soulevé lors de la visite de M. CISSE » a dit M. Dangnokho. Selon ce dernier la SGO pose toujours « sur la table la non qualification des jeunes qui justifierait le fait qu’ils ne soient à des poste de responsabilités. Si la SGO avait, depuis qu’elle a obtenu le permis d’exploiter, formé 100 jeunes de la région par an, on serait aujourd’hui plus de 1500 jeunes très bien qualifiés, à des postes de responsabilités et dans tous les secteurs. » Mais en lieu et place, « on nous recrute comme des ouvriers exposés quotidiennement à des risques énormes pour des miettes ». Et d’ajouter « les responsables de la SGO pensent qu’en faisant des actions sociales, en nous offrant du riz, en donnant des ambulances, en finançant quelques projets…ils nous rendent service, ils se trompent lourdement, ils ne font que nous rendre de plus en plus dépendant, c’est du travail que nous voulons et du vrai nous ne voulons pas de leurs aumônes » Nos multiples tentatives d’entrer en contacte avec la direction générale de la SGO, n’ont malheureusement pas abouti.
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