À la rencontre de El Hadji Omar Ndao, le miracle de Darou Salam !
El Hadji Omar Ndao fut un noble pionnier, un promoteur d’un Islam pur et lumineux, et sa vie entière s’éleva comme un chant fervent à la gloire de Dieu. Né en 1901 à Ndama Thiékène, dans les terres fertiles de la région de Kaolack, il grandit sous l’aile protectrice de son père, Tafsir Alioune Dawo Ndao, un érudit dont la sagesse résonnait comme un écho éternel, et de sa mère, Sokhna Aissatou Ndiaye, originaire de Gamboul, près de Gandiaye.
Le jeune El Hadji Omar Ndao, baigné dans la lumière du savoir et de la foi, partageait ses jours entre les versets sacrés du Saint Coran, la conduite des troupeaux paternels, et les labeurs des champs. Son père, en plus de l’éducation spirituelle, lui transmit le « wird » Tidjane.
Lorsque son père quitta ce monde en 1924, El Hadji Omar Ndao, empli de piété, se rendit à Diamal, ce foyer ardent de spiritualité dans le Saloum. Là, au cœur du « Daara », il rencontra ses compagnons d’études, qui devinrent les premiers disciples de sa sagesse, même alors qu’il n’était lui-même qu’un talibé. Parmi ces âmes vouées à Dieu, on comptait El Hadji Serigne Wouly Touré de Darou Ridwane (Gambie), El Hadji Abdou Salam Guèye, et bien d’autres dont les noms résonnent encore comme des cantiques dans le silence de l’Histoire. El Hadji Omar Ndao, avec un dévouement sans faille, se dévoua à l’islamisation du Saloum et de la Sénégambie, tissant des liens sacrés avec les figures religieuses de son temps. Son amitié profonde avec El Hadji Abdoul Aziz Sy Dabakh, avec qui il effectua le pèlerinage en 1949, témoigne de son ouverture d’esprit et de son amour pour la communauté des croyants.
Après cinq années d’étude et de dévotion à Diamal, El Hadji Omar Ndao retourna chez son oncle maternel à Ngamby, y demeurant encore cinq ans, avant de suivre le chemin que Dieu avait tracé pour lui. Il fonda Médinatoul Taïba, un village qui aspirait à la pureté et à la sérénité de Médine, la ville du Prophète Muhammad (S.A.W). Ce lieu, aujourd’hui connu sous le nom de Médina Ndawène, devint un havre de paix où résonnait l’enseignement du Saint Coran, entre les rythmes de l’agriculture et les murmures des troupeaux. En 1946, il érigea Darou Salam, un village qui devint l’un des « Daaras » les plus resplendissants du Saloum, où la lumière de la foi et du savoir continue de briller jusqu’à nos jours.
El Hadji Omar Ndao, en plus de son dévouement inébranlable à l’Islam, joua un rôle central dans la diffusion et l’expansion de la Tariqa Tidjaniya dans le Saloum et la Sénégambie. Héritier du « wird » Tidjane transmis par son père, lui-même initié par Ahmadou Cheikh Oumar Foutiyou Tall, El Hadji Omar Ndao œuvra sans relâche pour ancrer les enseignements de cette confrérie dans le cœur des croyants. Grâce à son charisme et à sa profonde piété, il attira de nombreux disciples, devenant un pilier de la Tidjaniya dans la région. Son influence spirituelle renforça la présence de la confrérie, faisant de Darou Salam un foyer rayonnant de la foi tidjane, où les préceptes du cheikh Sidi Ahmed Tidjani continuent d’être transmis avec ferveur et dévotion. Par son engagement, El Hadji Omar Ndao contribua de manière significative à l’enracinement de la Tariqa Tidjaniya dans le Saloum, marquant de son empreinte la spiritualité de toute une région.
El Hadji Omar Ndao, homme béni de Dieu, portait en lui des pouvoirs divins, fruits d’une foi pure et inébranlable. Ses prières montaient directement au ciel, exaucées par le Seigneur en personne. Il fut également un écrivain prolifique, dont les œuvres restent des phares pour ceux qui cherchent la vérité.
Parmi ses enfants, héritiers de sa sagesse, se distinguent Serigne Mouhamadou Moustapha Ndao, Serigne Mansour Ndao, Serigne Taha Ndao, Serigne Bachir Ndao, Serigne Tahirou Ndao, Serigne Mountakha Ndao, et Serigne Macky Ndao. Une histoire souvent contée évoque son fils El Hadji Mountakha Omar Ndao, son premier Khalife, qui en 1993, face à l’interdiction des forces gambiennes de traverser le fleuve en ferry, ordonna à son chauffeur de conduire directement sur les eaux. Et par la grâce divine, ils atteignirent Tenda, un village à la frontière entre le Sénégal et la Gambie.
Jusqu’à son dernier souffle, El Hadji Omar Ndao vécut pour l’Islam, se consacrant entièrement à la propagation du message divin, refusant les tentations du pouvoir temporel. Le 11 mars 1977, il retourna à son Créateur, laissant derrière lui une lignée noble et pieuse. Son fils, El Hadji Mountakha Omar Ndao, prit la relève jusqu’en 2004, avant de passer le flambeau à El Hadji Bachir Omar Ndao, gardien actuel du sanctuaire de Darou Salam Nioro, qui continue de préserver la lumière de son illustre père.
Seydi Diallo enseignant à l’IEF de Guinguinéo