Le Pr Daouda Ndiaye a parlé de l’artemisia, du dépistage massif et du confinement. Chef du Service de parasitologie pharmaceutique de la Faculté de médecine, pharmacie et Odonto-stomatologie (Fmpos) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), il ne trouve pas pertinent d’organiser un ‘’dépistage massif’’.
‘’Aujourd’hui, il nous est possible de faire ce qu’on appelle ‘’un dépistage massif autour du cas indexe’’. C’est-à-dire le dépistage effectué autour du cas déclaré positif’’, a dit le parasitologue qui a aussi parlé de la baisse du taux de guérison. À l’en croire, il faut une analyse poussée de la situation. ‘’Il nous faut mener des investigations pour voir qui gère les traitements et avec quel moyen ? C’est l’analyse de tout cela qu’il faut pour pouvoir donner une explication à cette baisse. Mais ce que je conteste c’est qu’on nous dise que la situation nous dépasse. Cela est faux. Nous n’avons pas encore enregistré mille cas. Donc, il nous faut éviter de dire cela.
Pour ce qui est de l’artemisia, du nom de cette remède Malgache contre le Covid-19, lui trouve que chacun pays a le droit de chercher un moyen de soigner son peuple contre le coronavirus.
‘’Moi je parle pour le principe. Aujourd’hui, chacun a le droit de faire des essais cliniques. Je pense que les Africains, comme tout le reste du monde, ont le droit de tester pour voir son niveau d’efficacité. Nos collègues Malgaches l’ont fait, ce qu’on salue. Donc, en principe, c’est quelque chose qu’il faut accepter. Il nous faut comprendre qu’il y a des chercheurs Malgaches qualifiés. Et qu’à ce jour, il n’existe aucun médicament homologué recommandé contre le Covid-19. Tous les pays sont en train de chercher un remède efficace contre cette maladie. Et pour mener ces essais cliniques, il ne faut aucune discrimination, donc pas de deux poids deux mesures’’, a dit, en wolof, le Pr Ndiaye dans un entretien téléphonique, comme consultant, au cours de l’Edition spéciale de Dakaractu de ce lundi 27 avril 2020.
Concernant l’application des mesures barrières, il dit ne pas être favorable au confinement global. ‘’En Afrique, nous avons nos propres réalités. Je parlerai plutôt, d’au moins, un confinement ciblé. Parce que tous les pays qui ont adopté le confinement global, n’ont pas tous eu de résultats escomptés. Mais effectivement, on peut initier le confinement ciblé dans l’entourage des cas communautaires. Et cela peut aussi être mené au niveau de beaucoup de régions. C’est cela que je recommande même. Je ne veux pas qu’on initie le confinement global dès lors qu’on ignore à quand la fin de cette pandémie. C’est facile de décréter le confinement, mais ce serait difficile d’aller jusqu’au bout, vu qu’on ignore jusqu’où cela peut aller’’.